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Brice Hortefeux multiplie les sorties sur le front sécuritaire

Accusé par le PS de ne pas faire "honneur à la République" en faisant "monter les peurs", le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, a continué à relayer sur le terrain la parole présidentielle sur la sécurité, réaffirmant en banlieue parisienne sa volo

Accusé par le PS de ne pas faire "honneur à la République" en faisant "monter les peurs", le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, a continué à relayer sur le terrain la parole présidentielle sur la sécurité, réaffirmant en banlieue parisienne sa volo - -

Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, a continué à relayer sur le terrain la parole présidentielle sur la sécurité.

par Laure Bretton

BOBIGNY, Seine-Saint-Denis (Reuters) - Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, a continué à relayer sur le terrain la parole présidentielle sur la sécurité, réaffirmant en banlieue parisienne sa volonté de ne pas "lâcher d'un pouce".

Le Parti socialiste, qui accuse la majorité de flirt poussé avec les idées de l'extrême-droite depuis dix jours, a dénoncé des "manipulations grossières" doublées de manoeuvres "électoralistes".

S'ils remportent la présidentielle en 2012, les socialistes feront "un bilan de ce qui marche" et reviendront sur les "mesures dont nous connaissons l'inefficacité totale", telles que la déchéance de nationalité, a dit le secrétaire national Christophe Borgel lors d'un point de presse.

Accusé par le PS de ne pas faire "honneur à la République" en faisant "monter les peurs", Brice Hortefeux, fort de sondages montrant que les Français approuvent les dernières annonces du gouvernement, a renvoyé les critiques au rang de "conversations de salon".

"Sur tous les fronts, nous ne lâchons rien. Nous ne sommes pas sur la défensive, on est totalement à l'offensive", a dit le ministre, accusant la gauche de "ne rien dire, rien voir, rien faire" sur ces questions.

En pleine trêve estivale, il a assisté lundi matin à une opération de sécurisation de halls d'immeubles dans le quartier des Beaudottes, à Sevran, près de Paris, après des passages ces derniers jours à Grenoble, où il patrouillé avec la BAC (brigade anti-criminalité), et à Perpignan.

A chaque étape, il a assuré le service après-vente du discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy fin juillet, dans lequel le président a fait, pour la première fois explicitement, le lien entre délinquance et immigration, annonçant son intention de déchoir de la nationalité française certains délinquants d'origine étrangère.

Lors d'une conférence de presse à la Direction départementale de la sécurité publique de Seine-Saint-Denis, le ministre de l'Intérieur s'est à nouveau défendu de faire du populisme ou d'accentuer les fractures au sein de la population.

"NORMAL, NATUREL ET SAIN"

"Je ne sais pas ce que ça veut dire le 'tout sécuritaire'. Très honnêtement, je ne me préoccupe pas des conversations de salon", a-t-il dit, mettant en avant "une volonté collective de reconquête sur le terrain, en tous cas de ne pas lâcher d'un pouce".

La mort d'un mineur dans les Yvelines, qui s'est noyé samedi soir en tentant d'échapper à un contrôle de police, la nouvelle mise en examen de Liès Hebbadj, un commerçant de Loire-Atlantique soupçonné de polygamie, et les arrestations en marge du match de Ligue 1 PSG/Saint-Etienne sont pour lui autant d'événements illustrant le bien-fondé de la politique voulue par Nicolas Sarkozy.

Dans les Yvelines, "la police a fait exactement son travail", a-t-il défendu, ajoutant que cet "incident tragique" doit conduire le gouvernement à se doter des "moyens législatifs d'encadrer et de protéger ces mineurs".

Il n'a pas donné de précision sur le dispositif de déchéance de nationalité envisagé, une extrémité qu'il avait évoquée dès le mois de juin dans l'affaire Liès Hebbadj.

Déjà mis en examen, entre autres, pour fraude aux prestations sociales et aide au séjour irrégulier d'étrangers, le commerçant d'origine algérienne devra également répondre du chef d'accusation de "viol aggravé" sur une ancienne compagne.

Brice Hortefeux l'avait qualifié samedi de "présumé coupable". "Mon opinion est claire mais c'est à la justice de se prononcer", s'est-il ravisé lundi.

Pour lui, "il est normal, naturel et sain qu'on se pose la question de la déchéance alors que l'idée présidentielle suscite l'ire des associations de défense des droits de l'homme et de nombreuses préventions parmi les constitutionnalistes.

Des "adaptations" seront présentées "s'il y en a besoin" avant la fin août.

Le ministre de l'Immigration, Eric Besson, a bien estimé que cette déchéance était "complexe à envisager" dans le cas de polygamie. Mais "il n'y a pas l'épaisseur d'une feuille à papier cigarette entre ce que dit Eric Besson, la Garde des Sceaux et ce que je dis sous l'autorité du président de la République", a assuré le ministre de l'Intérieur.

Avec Antoine Bouthier, édité par Yann Le Guernigou