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Bretagne: la rave party de 2500 personnes suscite l'indignation d'une grande partie de la classe politique

Des participants à une fête sauvage du Nouvel an dans un hangar désaffecté à Lieuron (environ 40 km au sud de Rennes), le 1er janvier 2021

Des participants à une fête sauvage du Nouvel an dans un hangar désaffecté à Lieuron (environ 40 km au sud de Rennes), le 1er janvier 2021 - JEAN-FRANCOIS MONIER © 2019 AFP

De nombreux élus font part de leur indignation et appellent à une réaction du gouvernement face à l'organisation d'une rave party clandestine réunissant 2500 personnes en Bretagne en pleine crise sanitaire.

Environ 2500 personnes, venues de toute la France et même de l'étranger, se sont donné rendez-vous à Lieuron au sud de Rennes pour fêter le Nouvel an lors d'une rave party sauvage que n'ont pu empêcher les autorités et qui était toujours en cours vendredi soir. Les gendarmes ont tenté jeudi soir "d'empêcher cette installation et ont fait face à la violente hostilité de nombreux teufeurs", explique la préfecture d'Ille-et-Vilaine dans un communiqué.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a convoqué vendredi soir à Beauvau une réunion sur la rave avec le préfet et des membres du cabinet. "Je travaille avec eux cette nuit au rétablissement d'une situation normale en permettant au maximum l'intégrité physique de tous", a-t-il écrit sur son compte Twitter.

"On commence 2021 avec une terrible image"

La porte-parole du ministère de l'Intérieur Camille Chaize, interrogée sur notre antenne ce vendredi soir, a décrit "une violence assez inouïe" de la part des participants à l'événement, qui ont caillassé les forces de l'ordre lors de leur tentatice d'intervention jeudi soir. "Les fêtards ont fait preuve d'irresponsabilité", a-t-elle ajouté.

"Il est urgent et indispensable que l'État se fasse respecter et qu'il y ait une évacuation de ce site demain (samedi)", exhortait sur BFMTV François Gatel, sénatrice de l'Union centriste d'Ille-et-Vilaine. "On ne peut pas tolérer dans notre pays une situation de cette nature qui est une véritable provocation".

"On a toujours du mal à comprendre comment une manifestation de ce type, avec autant de monde peut se mobiliser. Mais ces jeunes rebelles insultent le personnel soignant mobilisé depuis des mois dans cette crise sanitaire", s'indignait à son tour Franck Louvrier, maire Les Républicains de la Baule au micro de BFMTV. "On commence la nouvelle année avec une terrible image", a-t-il poursuivi, remettant en question l'"autorité de l'État".

"Besoin de bon sens"

La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen a elle-aussi déploré sur Twitter l'"inquiétant effondrement de l’autorité de l’Etat, comme de son organisation", estimant que l'exécutif était "dépassé par une simple rave party".

Nicolas Dupont-Aignant, président de Debout la France, a appelé au "bon sens", ce vendredi soir dans un tweet. Il écrit: "Pendant qu’un couvre-feu liberticide enferme nos concitoyens à partir de 18h dans 15 de nos départements, le Gouvernement laisse se poursuivre en toute impunité la rave party de Lieuron qui réunit 2000 personnes sous le regard impuissant des gendarmes".

"La République est en train de capituler devant quelques centaines de teuffeurs, de punks à chien", a également réagi sur BFMTV Gilles Pennelle, président du groupe Rassemblement national au Conseil régional de Bretagne, qualifiant cette situation d'"incroyable". Et d'interpeller directement le ministre de l'Intérieur: "Combien de temps M. Darmanin va-t-il laisser ce scandale continuer?".

Le député LaREM d'Ille-et-Vilaine Florian Bachelier estimait quant à lui sur son compte Twitter que "ce rassemblement de zadistes" faisait "honte à notre pays, à nos soignants mobilisés depuis des mois, à nos morts. Puisse l'autorité judiciaire leur faire comprendre rapidement et radicalement le sens du mot responsabilité. L'Etat doit rétablir l'ordre public immédiatement".

La préfecture précise que le parquet a ouvert une enquête pour "organisation illicite d'un rassemblement festif à caractère musical", "violences volontaires sur personnes dépositaires de l'autorité publique", "dégradation du bien d'autrui en réunion" ou encore "travail dissimulé", "tenue illicite d'un débit de boissons" et "infractions à la législation sur les stupéfiants et notamment la facilitation de l'usage".

Jeanne Bulant Journaliste BFMTV