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« Boutin qui se vante... c'est aberrant !»

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Christine Boutin rappelait récemment avoir influé sur le président de la République à propos de l'euthanasie. Le couple Pierra réagit vivement.


Vous êtes des militants pour l'acceptation de l'euthanasie ?
P P : Tout à fait et je sais de quoi je parle. Je vais vous faire un parallèle qui est vraiment criant : mon père est mourant, il a une tumeur agressive et évolutive au niveau du cerveau, il est en soins palliatifs et ça se passe très bien, il ne souffre pas, là il ne demande pas à partir.

J-J B : Alors la loi est suffisante ?
P P : Non, mais ça ce n'est pas la loi. La loi Léonetti, c'est arrêter tout traitement. Pour mon père, on applique les soins palliatifs, on n'a pas arrêté les traitements et c'est totalement différent. Je suis pour qu'on augmente les soins palliatifs et qu'on fasse ce que l'on est en train de faire pour mon père. Il faut qu'on respecte ceux qui demandent à partir, l'exception à l'euthanasie, dans des cas extrêmes comme Chantal Sébire ou Hervé.

J-J B : Je crois, Danièle, que vous avez été choquée par les propos de Christine Boutin et que vous teniez à le dire ?
D P : J'ai été indignée par les propos de cette dame, qui a évoqué, en ce qui concerne Chantal Sebire, un souci d'esthétique et de coquetterie pour expliquer la démarche de demande d'euthanasie. Je suis profondément choquée devant si peu de charité chrétienne. En ce qui nous concerne, si cette dame n'avait pas fait infléchir notre président de la République dans le sens d'une non-acceptation d'une exception d'euthanasie, peut-être que notre enfant ne serait pas parti dans des conditions aussi horribles.
P P : C'est quand même aberrant de savoir que Christine Boutin se vante sur son site avec son potentiel en 2002 de 2% d'électeurs, d'avoir, en retirant sa candidature, fait infléchir, avoir fait changer d'avis le président de la République. Elle se vante de l'avoir empêché de franchir la ligne blanche. Et M. Sarkozy, dans son discours, nous a donné plein d'espoir, on s'est dit que c'était merveilleux, qu'il allait faire quelque chose, qu'il allait se bouger, et on pensait qu'il y allait avoir cette exception. Il faut compléter la loi Léonetti.

La rédaction