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Boutin : « Les banquiers sont plus stricts »

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Christine Boutin, interviewée par Jean-Jacques Bourdin, doit faire face à la crise du logement et au nombre en hausse des refus de prêts par les banques.

Jean-Jacques Bourdin : Parlons de logements et d'immobilier maintenant, parce qu'il y a urgence. Vous vous battez sur ce terrain et vous préparez un projet de loi de mobilisation générale pour le logement, on sait que les loyers sont encore trop chers, on sait que l'accession à la propriété est encore plus difficile...Que faire ?

Christine Boutin : Avec le recul de cette responsabilité ministérielle, j'ai pris toute la mesure de la problématique du logement et cette problématique du logement c'est que c'est un ensemble qui est excessivement fragile et tout est imbriqué. C'est une espèce de très grand mécano et dès que vous touchez à une rondelle, c'est tout l'ensemble qui peut s'écrouler. Vous me parlez des locataires, des propriétaires : quand vous donnez une mesure en faveur des locataires, immédiatement les propriétaires disent « et moi ? ». Or, si l'on donne un mauvais signal aux propriétaires, les locataires ne trouveront pas de logement. Quand vous donnez un signal vis-à-vis du logement social, c'est l'investissement privé qui dit « et moi ? ». Tout est ainsi. Par rapport à la question que vous posez, bien sûr, j'ai la chance depuis ces mois de pouvoir créer une confiance avec tous les professionnels et les partenaires du logement et en particulier les banquiers. Les banquiers me disent très clairement qu'ils ne refusent pas davantage mais sont davantage exigeants.

Jean-Jacques Bourdin : Le taux de refus a été multiplié par 3 en quelques mois...

Christine Boutin : Non, ce n'est pas un refus, c'est une exigence plus forte. Ils appliquent maintenant plus strictement les textes pour donner un prêt, ce qu'ils ne faisaient pas avant, si bien qu'il y a une espèce de garantie aussi par rapport à cela.

La rédaction-Bourdin & Co