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Borloo et Alliot-Marie, deux ambitions pour Matignon

Des personnalités de l'UMP ont estimé lundi que Jean-Louis Borloo ferait un bon successeur de François Fillon, alimentant les spéculations sur un poste qui suscite la convoitise du ministre de l'Environnement, mais également de sa collègue de la Justice,

Des personnalités de l'UMP ont estimé lundi que Jean-Louis Borloo ferait un bon successeur de François Fillon, alimentant les spéculations sur un poste qui suscite la convoitise du ministre de l'Environnement, mais également de sa collègue de la Justice, - -

par Yann Le Guernigou PARIS (Reuters) - Des personnalités de l'UMP ont estimé lundi que Jean-Louis Borloo ferait un bon successeur de François...

par Yann Le Guernigou

PARIS (Reuters) - Des personnalités de l'UMP ont estimé lundi que Jean-Louis Borloo ferait un bon successeur de François Fillon, alimentant les spéculations sur un poste qui suscite la convoitise du ministre de l'Environnement.

Citée elle aussi parmi les "premiers ministrables", la ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, n'entend pas laisser son collègue animer seul la course à l'hôtel Matignon: elle a déclaré au Figaro de lundi que "c'est un devoir d'être prête, si c'était la décision du président".

Annoncé avant l'été par Nicolas Sarkozy, ce remaniement suscite depuis la rentrée toutes sortes de rumeurs liées à des confidences prêtées au chef de l'Etat ou aux prises de position des principaux protagonistes, à commencer par François Fillon, dont le maintien à la tête du gouvernement ne peut être exclu .

Si plusieurs noms ont circulé pour sa succession, Jean-Louis Borloo et Michèle Alliot-Marie n'ont pas hésité à utiliser les médias pour proposer leurs services au chef de l'Etat, au risque d'irriter celui-ci.

Le premier à tirer a été le ministre de l'Environnement, en déclarant dans une interview au Figaro Magazine début septembre qu'il était prêt pour des "missions difficiles".

Deux personnalités de l'UMP ont pris lundi position en sa faveur. Pour le président du groupe UMP au Sénat, Gérard Longuet, Nicolas Sarkozy a besoin d'un Premier ministre "différent" de François Fillon, "et de ce point de vue, Jean-Louis Borloo a plus d'attrait que Mme Alliot-Marie".

"Borloo, c'est plutôt un homme de la sensibilité, de l'émotion, et qui mesure bien l'humeur du temps", a-t-il dit sur Europe 1.

BALKANY CROIT EN BORLOO

Proche du chef de l'Etat, le député-maire de Levallois-Perret Patrick Balkany a déclaré sur RTL qu'il verrait bien lui aussi le ministre de l'Environnement à Matignon.

"C'est un signe vers le centre, vers le centre gauche, il faut réunir autour de nous. Il n'y a pas de raison de nommer un Premier ministre qui soit la copie conforme du président de la République", a-t-il indiqué.

Ayant mis de l'ordre dans sa coiffure pour afficher un nouveau visage devant les photographes du Figaro, Jean-Louis Borloo a esquissé les contours d'un programme gouvernemental en estimant que la priorité devait être donnée à la compétitivité de l'économie française et à la lutte contre les déficits.

Le fait que ces deux thèmes doivent être au centre de la "nouvelle étape" annoncée par Nicolas Sarkozy pour la fin de son quinquennat a conforté les rangs de ceux qui croient en lui.

Jean-Louis Borloo s'est employé depuis à occuper le terrain en multipliant les initiatives.

Agissant comme s'il avait déjà reçu des signaux très clairs du chef de l'Etat, il n'a pas hésité à demander à des collaborateurs de François Fillon s'ils souhaitaient travailler avec lui une fois qu'il sera à Matignon.

L'information, ébruitée par la presse, a été confirmée à Reuters par un responsable de l'UMP. Plus récemment, il a contacté des ministres du gouvernement pour leur demander quels portefeuilles ils souhaitaient dans le prochain, ont indiqué la même source ainsi qu'un ministre en exercice.

L'HUMEUR DU TEMPS

"S'il fait ça sans le feu vert de l'Elysée, cela doit profondément agacer le président", a souligné le responsable UMP sous le sceau de l'anonymat. "Et connaissant le président, je le vois mal adresser des signaux clairs de ce genre."

"Michèle Alliot-Marie l'a compris et ils se livrent à une guerre de destruction", ajoute-t-il en estimant que Jean-Louis Borloo joue son "va-tout" pour arriver à Matignon.

La ministre de la Justice joue elle aussi des médias.

Début septembre, elle a ouvert les portes de son domicile aux lecteurs de Paris Match en posant avec son conjoint, Patrick Ollier, et leurs deux chiens pour apporter une touche humaine à l'appui de ses ambitions.

Pour une partie des dirigeants du parti présidentiel, le Garde des Sceaux a un avantage sur Jean-Louis Borloo.

"Je ne vois pas ce qu'il pourrait apporter", estime un responsable UMP. "Si on interrogeait notre électorat, il choisirait très majoritairement Michèle Alliot-Marie puis (le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale) Jean-François Copé.

"Avec Borloo, on n'aura pas de recentrage mais un tourbillon. Il n'a jamais été considéré par l'électorat centriste."

Edité par Yves Clarisse