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Besson reprend le chantier de l'identité nationale

Eric Besson, ministre de l'Immigration

Eric Besson, ministre de l'Immigration - -

Eric Besson a repris son "bâton de pèlerin", en dépit du flot de critiques qui avaient conduit le gouvernement à suspendre le débat à l'approche des régionales.

PARIS (Reuters) - Eric Besson a repris son "bâton de pèlerin" de l'identité nationale en dépit du flot de critiques qui avaient conduit le gouvernement à suspendre le débat à l'approche des élections régionales.

Sur le thème "Identités nationales, identité européenne", le ministre de l'Immigration a organisé à Paris un colloque peu sujet aux polémiques et à l'ambition modeste en comparaison de celui tenu en décembre par l'institut Montaigne.

Nicolas Sarkozy avait déclaré qu'il tirerait en avril les conclusions du débat lancé à l'automne mais il n'a jamais pensé intervenir lors de ce colloque, a dit Eric Besson, précisant que le chef de l'Etat s'exprimerait "le moment venu."

"Ceux qui croient que le président de la République aurait un doute sur l'importance de l'identité nationale et des valeurs de la République en seront, le moment venu, pour leurs frais", a-t-il dit aux journalistes.

Le Premier ministre, François Fillon, avait mis fin le 8 février aux débats publics organisés par les préfets à travers la France et recadré l'initiative d'Eric Besson autour du "pacte républicain".

Les tables rondes avaient été émaillées de dérapages à connotation xénophobe, y compris de la part de membres du gouvernement.

Tant l'opposition qu'une partie de la majorité ont reproché à Eric Besson, transfuge du Parti socialiste, d'avoir contribué à la forte remontée du Front national au scrutin régional de mars dernier en "flattant les bas instincts".

Se défendant de "préparer un enterrement de première classe", François Fillon avait assuré en février que le débat se poursuivrait sous d'autres formes.

"ENTRE UNITÉ ET DIVERSITÉ"

"Je reprends mon bâton de pèlerin, l'identité nationale fait partie de mes attributions", avait déclaré Eric Besson en annonçant la semaine dernière la reprise de son chantier.

"J'ai toujours dit que je poursuivrais la mission qui m'a été confiée. Les questions de fond perdurent", a-t-il répété jeudi en contestant le terme de "relance", puisque le débat, selon lui, ne s'est jamais arrêté.

Des intellectuels, ambassadeurs et politiques européens, dont le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini et la secrétaire d'Etat espagnole à l'Immigration Anna Terron I Cusi, ont participé aux travaux dans les locaux du Conseil supérieur du notariat, dans le VIIe arrondissement.

Ces derniers se sont penchés par le biais de trois tables rondes sur les liens entre les identités nationales des pays de l'Union et l'identité européenne.

Eric Besson a souligné que le débat dans l'Hexagone avait montré que 60% des Français se sentaient à la fois français et européens et que les deux tiers croyaient en des valeurs européennes communes.

"C'est une question qui préoccupe, au bons sens du terme, qui intéresse, pas seulement les Français, mais l'ensemble des Européens", a-t-il dit.

Selon lui, les nations européennes doivent donc "poursuivre dans cette voie originale, entre unité et diversité, et continuer de bâtir une 'maison commune' sans renoncer à leurs identités".

Après celui organisé par François Fillon en février dernier, un second séminaire gouvernemental sur l'identité nationale doit se tenir d'ici la fin de l'année.

Une dizaine de mesures symboliques, comme la création d'un carnet du jeune citoyen, avaient été décidées lors de la première réunion gouvernementale. D'autres ont été intégrées dans le projet de loi sur l'immigration présenté la semaine dernière par Eric Besson.

Gérard Bon, édité par Sophie Louet