Besson : « Pourquoi systématiquement accorder à Le Pen l’idée de nation ? »

A l'origine du très controversé débat sur l'identité nationale, le ministre de l'Immigration Eric Besson, tente de répondre aux critiques.

A quelques mois des élections régionales, Eric Besson a relancé le débat sur l'identité nationale. Accusé notamment par la gauche de vouloir ainsi séduire l'électorat de l'extrême droite, le ministre de l'Immigration et de l'Identité Nationale, se défend : « Où est le problème ? En France, on est rarement jugé pour ce que l'on dit, mais pour ce que l'on est supposé penser ou pour ses arrière-pensées. Depuis près d'un mois maintenant que ce débat a été lancé, est-ce qu'il y a un républicain qui a un mot à redire à ce que j'aurais dit dans ce débat ? Est-ce qu'un républicain a un mot à redire sur ce qu'a dit le Président de la République il y a quelques jours à La-Chapelle-en-Vercors ? Il a fait, à mon sens, un grand discours républicain, réexpliquant bien ce qu'était l'identité nationale. Victor Hugo disait : la nation, c'est un passé pour se tourner vers l'avenir. L'identité nationale, c'est exactement la même chose. [...] Pourquoi systématiquement accorder à Le Pen ou au Front National - que je déplore de devoir évoquer -, l'idée selon laquelle parler de la nation, c'est faire le lit du FN ? C'est absurde. Parce que c'est très exactement l'inverse. »

« On a essayé de faire un site le plus ouvert possible »

Depuis le 2 novembre, un site lancé par le gouvernement recueille les contributions des internautes concernant l'identité nationale. Interrogé sur le contenu de certains messages, comme par exemple « que le gouvernement nous débarrasse au plus vite de toute la racaille qui a envahi la France ! », Eric Besson, gêné, s'étonne : « normalement il n'aurait pas dû être sur le site ; il est passé à travers les mailles du filet. Ce site, rappelle fièrement le ministre, a recueilli 40 000 contributions. On a essayé de faire un site le plus ouvert possible et j'ai donné comme consigne au modérateur de laisser les critiques contre moi, contre le gouvernement, et de laisser des choses qui pourraient être tangentes. J'ai demandé à ce que ce ne soit pas un site aseptisé, langue de bois, institutionnel. »

« L'immigration fait partie de notre histoire. Assumons-le ! »

Outre ce genre de message, le ministre de l'Identité Nationale préfère retenir « la vision humaniste, ouverte, tolérante, tournée vers l'avenir. Souvent, poursuit-il, on m'a demandé : identité nationale, est-ce que ça va être pour parler immigration ? Oui, en partie. L'immigration fait partie de notre histoire et de notre présent. L'histoire de France, c'est une histoire d'invasion, puis d'immigration. Il n'y a pas de peuple premier en France, pas de Français de souche. La France est un territoire de brassage. Dire que c'est scandaleux de lier identité nationale et immigration, c'est nier l'histoire de France, qui a été une histoire d'intégration et d'assimilation. Assumons-le ! »

Pour écouter l'intégralité de l'interview d' Eric Besson, cliquez ici.

La rédaction-Bourdin & Co