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Besson : « Oui, il y aura des reconduites forcées à la frontière »

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En pleine polémique sur un « charter » franco-britannique visant à reconduire des migrants en Afghanistan, le ministre de l'Immigration Eric Besson confirme qu'il y aura des expulsions.

La France organisera des expulsions de ressortissants afghans interpellés à Calais « sous réserve qu'un certain nombre de conditions soient remplies », a déclaré ce mercredi le ministre de l'Immigration, Eric Besson.

« Je ne commenterai pas... »

Une controverse a éclaté mardi 6 octobre après l'annonce par des associations d'un projet de "charter" franco-britannique visant à reconduire en Afghanistan des migrants arrêtés dans les deux pays. Le gouvernement français a démenti cette information. Invité ce matin dans Bourdin & Co sur RMC, Eric Besson n'a souhaité faire aucun commentaire sur ce vol précis mais il a déclaré qu'il y aurait à l'avenir, conformément au souhait de Nicolas Sarkozy, des « vols groupés et des reconduites forcées à la frontière avec les Britanniques. [...] Il y en aura sous réserve qu'un certain nombre de conditions soient remplies, que nous puissions être certains que les personnes soient en sécurité quand elles arrivent à Kaboul, et que, deuxièmement, il y ait la possibilité d'une aide à la réinstallation », a précisé le ministre.
L'objectif est, selon lui, d'envoyer « un message de fermeté » aux passeurs : « Oui, la France reconduira à la frontière [des migrants parmi] les 12 nationalités qui sont représentées dans le Calaisis », a-t-il dit.

« Pas tous des réfugiés politiques »

La première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, a réclamé mardi soir des explications à Eric Besson et Nicolas Sarkozy sur le renvoi des clandestins afghans. Les associations de défense des immigrés et des droits de l'homme se sont émues que l'on reconduise des réfugiés dans un pays en guerre, où les conditions humanitaires et de sécurité ne cessent de se dégrader.
« Tous les Afghans ne peuvent pas revendiquer le statut de réfugié politique, certains le peuvent [lorsque] leur sécurité personnelle est menacée », répond Eric Besson, arguant du fait que d'autres pays, comme la Suède, la Norvège ou les Pays-Bas renvoient également des réfugiés afghans dans leur pays.

La préfecture du Pas-de-Calais a fait savoir mercredi que les forces de l'ordre avaient procédé au démantèlement d'un campement d'une trentaine de migrants - venus d'Érythrée, du Soudan et des territoires palestiniens - installés sur un quai du port de Calais.

Pour écouter l'intégralité de l'interview d'Eric Besson, cliquez ici.

La rédaction, avec Reuters-Bourdin & Co