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Politique

Besson ne regrette pas d'avoir parlé de «bon Français»

Eric Besson, ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale, invité de Bourdin Direct sur RMC.

Eric Besson, ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale, invité de Bourdin Direct sur RMC. - -

Invité de Bourdin Direct ce vendredi sur RMC, le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale, Eric Besson, «persiste et signe» : il ne regrette pas d'avoir employé l'expression de «bon Français» et considère qu'elle n'a rien de choquant.

Invité de Bourdin Direct ce vendredi sur RMC, Eric Besson, ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale, a donné sa définition du « bon Français », une expression qu'il a tenue dans Le Parisien cette semaine, provoquant un tollé, au sein de l'opposition notamment.

« Un bon journaliste, un bon député, un bon footballeur, ça ne choque personne »
Il a ainsi argumenté : « Un bon journaliste, un bon député, un bon footballeur, ça ne choque personne. Un bon Français, ça choquerait ? Un bon Français, c’est quelqu’un qui respecte scrupuleusement, quelles que soient ses origines - ce n'est pas une question d'origine -, l'équilibre des droits et des devoirs, qui respecte les valeurs de la République. Certains ont suggéré que les termes "bon Français" auraient une connotation péjorative. Il se trouve que j'ai fait quelques recherches et je me suis aperçu que celui qui a le plus utilisé ce terme au lendemain de la Seconde guerre mondiale, c'est le Général de Gaulle. Puisqu'il paraît que ce que j'ai dit serait choquant, je persiste et signe, oui, tout le monde peut être un bon Français. Ce n’est stigmatisant pour personne.»

« Tuer un gendarme, c’est un acte de terrorisme appliqué à notre pays »
Eric Besson a par ailleurs justifié l’utilité de l’étendue de la déchéance de la nationalité française, votée hier jeudi, à l’Assemblée nationale : « Ça sert à dire très clairement qu’il y a une autorité de l’Etat et que l’Etat doit protéger ses serviteurs les plus exposés. Ça répondait au discours de Grenoble du président de la République, qui avait lui-même réagi parce qu'un certain nombre de malfrats avait tiré sur des policiers à l'arme automatique. Je ne crois pas qu’il y ait eu de surenchère sécuritaire. Lorsque, dans un quartier, on tire à l'arme automatique sur des policiers et que l'on met des contrats sur les policiers en question, est-ce qu’on peut être surpris que le chef de l’Etat réaffirme l'autorité de l'Etat ? La déchéance existe dans le code civil, article 25, depuis 1945, notamment pour les actes de terrorisme [ndlr : abolie en 1998 pour les crimes de droits communs]… La France, depuis 1945, connaît la déchéance comme la plupart des pays européens. Il n'y aura que peu de cas. C'est une certitude et l'on s'en réjouit tous. C’est un symbole, mais un symbole totalement assumé et lourd. La France ne peut pas être une agglomération de communautarisme. On est Français, un point c’est tout. Une seule exception : la déchéance pour atteinte aux intérêts supérieurs de la nation, par exemple, le terrorisme. Et par assimilation, par capillarité, on peut considérer que tuer un policier, un préfet, un gendarme, c’est un acte de terrorisme appliqué à notre pays.»

« On ne va vraisemblablement pas revenir sur le droit du sol »
Eric Besson a enfin défendu la remise en cause, voulue par Nicolas Sarkozy, de l’obtention systématique de la nationalité française à l’âge de 18 ans pour les délinquants multirécidivistes nés de parents étrangers sur le sol français : « Le président de la République va nommer dans les jours qui viennent un sage, une personnalité, qui, à la tête d'une commission, va essayer de réfléchir aux conséquences de ce qu'il demande et à la façon de le mettre en oeuvre. On ne va pas revenir sur le droit du sol. En tout cas, vraisemblablement pas. On verra ce que diront les rapports de la commission. Moi, ça ne me choque pas ce qu'a dit le président de la République. Maintenant, il faut le faire avec tact et mesure. Bien évidemment, cela ne va pas s'appliquer au premier délit. »

Pour retrouver l'intégralité du podcast de l'interview d'Eric Besson chez Jean-Jacques Bourdin, cliquez ici.

bourdinandco