BFMTV
Politique

Bernard Tapie admet avoir fait du lobbying auprès des politiques

Bernard Tapie : "J'ai fait du lobbying parce que j'ai été volé".

Bernard Tapie : "J'ai fait du lobbying parce que j'ai été volé". - -

Bernard Tapie a reconnu mardi avoir écrit dès 2004 à des décideurs politiques pour plaider sa cause dans son conflit avec le Crédit lyonnais, précisant s'être adressé à tous les ministres des Finances de droite comme de gauche.

Bernard Tapie a reconnu mardi avoir écrit dès 2004 à des décideurs politiques pour plaider sa cause dans son conflit avec le Crédit lyonnais, précisant s'être adressé à tous les ministres des Finances de droite comme de gauche.

"J'ai fait du lobbying parce que j'ai été volé et que je trouvais désespérant d'être dans la situation dans laquelle on m'avait mis", a-t-il dit sur Europe 1.

L'homme d'affaires a jugé "plutôt sain" de s'adresser à des responsables par courrier plutôt que "d'obtenir des rendez-vous clandestins".

Selon Le Monde, daté de mardi, les policiers enquêtant sur les soupçons d'escroquerie en bande organisée à propos de l'arbitrage qui lui a accordé 403 millions d'euros en 2008 ont saisi au moins dix courriers.

Ces lettres étaient adressés notamment à un conseiller justice de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, à Brice Hortefeux, ministre proche de l'ancien président ou à Claude Guéant, secrétaire général de la présidence jusqu'en 2011.

Un juge appelé à trancher sur l'opportunité de verser ces pièces au dossier a estimé, selon Le Monde, que ces "notes" montrent l'activisme de l'homme d'affaires "alors qu'il a prétendu n'avoir fait aucune intervention politique".

Le magistrat a également estimé que ces courriers révélaient "la préparation minutieuse de la décision d'arbitrage largement anticipée par M. Tapie", en particulier son souci d'obtenir un traitement fiscal de faveur.

Bernard Tapie affirme qu'il s'agit d'un simple lobbying et qu'il a agi de même auprès des anciens ministres des Finances socialistes Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius.

"Je l'ai fait (...) en leur disant: 'il s'est passé, sous la direction générales des finances, un scandale unique : une banque qui appartenait à l'Etat a volé son client de plus du double de ce qu'elle aurait du encaisser'".

L'homme d'affaires, mis en examen pour escroquerie en bande organisée avec cinq autres personnes, a également dénoncé une opération visant à déstabiliser les trois arbitres qui lui ont donné raison.

Gérard Bon, édité par Yves Clarisse