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Politique

Bayrou : « Le gouvernement ne comprend pas ce qui se passe »

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Au lendemain des manifestations massives du 19 mars, le leader du Modem, François Bayrou juge la réponse du gouvernement « insuffisante ».

Alors que la journée d'action du 19 mars a rassemblé entre 1,2 et 3 millions de Français dans les rues, selon les sources, le gouvernement, par la voix de son Premier ministre François Fillon, se refuse toujours à consentir un geste supplémentaire. Pour François Bayrou, président du Mouvement Démocrate, « la réponse apportée par le gouvernement est insuffisante. J'ai l'impression que le gouvernement ne comprend pas ce qui ce passe. Parce qu'il attribue ce mouvement uniquement à la crise internationale - et il y a une crise internationale - mais selon moi, le plus important du mouvement, c'est dans la manière dont le pouvoir est exercé en France. C'est une crise morale et républicaine : les salariés, et notamment ceux du bas de l'échelle, les retraités, le secteur public ont l'impression qu'on ne les entend pas et qu'il n'y a pour eux aucune perspective. [...] Et il y a une attitude du pouvoir qui est désinvolte à l'égard des piliers principaux de notre modèle républicain. »

« L'attitude de Sarkozy ajoute à la crise »

Au-delà de cette crise internationale, des difficultés et du manque de perspectives qui connaissent les Français en ce moment, François Bayrou dénonce le comportement du Chef de l'Etat : « Pendant que cette manifestation avait lieu - hasard du calendrier, très significatif - il y avait une discussion à l'Assemblée Nationale, où la majorité a refusé mordicus, sur ordre de Nicolas Sarkozy, d'ajouter 5% de prélèvements d'impôts aux plus riches des Français. De sorte que tout le monde participe à la solidarité sur la crise, sauf les plus favorisés. Ce qui est une manière de renverser ce qui devrait être de bon sens : que chacun participe à hauteur de ses possibilités. Nicolas Sarkozy est celui à qui remontent toutes les décisions. Son attitude personnelle et la manière dont très souvent il parle à des catégories de Français, sans hésiter parfois à les blesser... tout cela ajoute à la crise. »

La rédaction-Bourdin & Co