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Bayrou dénonce un "jeu de dupes" de la majorité socialiste

Le président du Modem et maire de Pau Francois Bayrou au palais des congrès de Bordeaux le 28 novembre 2015

Le président du Modem et maire de Pau Francois Bayrou au palais des congrès de Bordeaux le 28 novembre 2015 - MEHDI FEDOUACH, AFP/Archives

François Bayrou a dénoncé dimanche le "jeu de dupes" socialiste appelant à une "alliance populaire" du camp "républicain", alors que "tout le monde sait qu'ils sont en désaccord" entre eux sur les décisions pour l'emploi.

"Je ne suis pas pour choisir à tout coup la culture de l'affrontement (...) mais avant de faire ce pacte, encore faut-il s'accorder sur un certain nombre de décisions", a déclaré sur BFMTV le président du MoDem, selon lequel la "majorité est en désaccord absolument sur toutes les décisions qu'il faut prendre qui favorisent l'emploi".

"J'ai entendu le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis qui, le soir des élections (régionales), a dit: il faut un grand coup de barre à gauche". "C'est exactement le contraire de ce que dit (le Premier ministre) Manuel Valls", a estimé le maire de Pau.

Vu qu'"ils sont divisés à l'intérieur même de ce camp de la majorité", qui comprend "des gens (...) qui tiennent l'entreprise dans un soupçon très accentué", le président du Modem a affirmé que "cette histoire est un leurre, un jeu de dupes".

Mais, a-t-il assuré, "à l'instant même où des deux côtés de la barrière, des sensibilités, des élus diront +on est prêts à s'accorder sur tel et tel point, le contrat de travail par exemple (...) j'apporterai mon aide à ceux qui seront en situation de bâtir cette politique nouvelle, dont on a besoin".

"Ce n'est pas un mystère, Jean-Pierre Raffarin et Manuel Valls savent chacun que c'est ce que je souhaiterais, mais mon scepticisme, c'est qu'ils sont, du côté de la majorité, incapables de le faire", a ajouté l'ancien candidat à la présidentielle.

On "peut et on doit gouverner la France autrement, et de toute façon on devra, parce que tout autre attitude conduira à un échec consternant", a martelé M. Bayrou, qui a aussi réitéré sa demande d'une "loi électorale juste" avec la proportionnelle.

"J'ai combattu le Front National toute ma vie, mais quelle légitimité y a-t-il à ce que sept millions de personnes n'aient aucune représentation?", s'est interrogé ce dirigeant centriste.

"C'est normal que, dans une assemblée parlementaire, tous les grands courants du pays soient représentés. Il y en a deux surreprésentés, le PS et les Républicains, et l'extrême gauche et l'extrême droite et le centre sont écartés", pour M. Bayrou.

la rédaction avec AFP