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Politique

Bartolone : « Sarkozy essaie de dissimuler son échec »

Claude Bartolone, président socialiste du Conseil général de Seine-St-Denis, invité de Bourdin Direct ce jeudi

Claude Bartolone, président socialiste du Conseil général de Seine-St-Denis, invité de Bourdin Direct ce jeudi - -

Invité de "Bourdin Direct" ce jeudi, le président socialiste du Conseil général de Seine-St-Denis, Claude Bartolone, fait le point sur la sécurité en France, condamnant la politique de Nicolas Sarkozy en la matière.

Après les violences urbaines du week-end à Grenoble, Nicolas Sarkozy a décidé de nommer un nouveau préfet en Isère : Eric le Douaron, un "super flic" en poste actuellement dans la Meuse. Il y a quelques mois, le Président avait déjà placé l'un de ses hommes de confiance, Christian Lambert, à tête du département de Seine-Saint-Denis, le plus dangereux de France, en réponse à de violentes échauffourées en avril.

Plus que sceptique face à ces nominations, le président du Conseil général de Seine-Saint-Denis, Claude Bartolone, a réagi ce jeudi matin au micro de Guillaume Cahour sur RMC : « C’est surtout de l’agitprop [ndlr, agitation couplée de propagande]. On oublie que Nicolas Sarkozy est en charge de la sécurité depuis 7 ans. Il a été ministre de l’Intérieur et quand on regarde les chiffres, notamment le plus terrible pour la population, celui des atteintes aux personnes, il n’y en a jamais eu autant. Et donc, comme tous les prestidigitateurs, il se rend compte que maintenant on regarde trop sa main droite et la manière dont elle agit, donc il essaie de nous faire regarder la main gauche, pour pouvoir dissimuler son échec. »

« Aujourd’hui, on meurt encore à la Courneuve »

Rappelant par ailleurs que son département de la Seine-St-Denis est « le centre de gravité du discours de Sarkozy et de ses échecs aujourd’hui sur ce sujet », Claude Bartolone ajoute : « Je vous rappelle que c’était à la Courneuve qu’il était venu dire "karcher", "racaille", "on va tout nettoyer"… Aujourd’hui, on se rend compte qu’on meurt encore à la Courneuve et qu’on se règle des comptes à coups de kalachnikovs. Donc on voit la limite de ce que peut représenter l’action d’un grand flic. »
Demandant « des mesures pour en finir avec la présence et les trafics d’armes », le député socialiste ajoute : « Il y a des quartiers qui ne voient plus la police au quotidien, mais que projetée, en tenue anti-émeute. Je vous assure qu’aujourd’hui ça crée des relations détestables entre police et population, et notamment entre jeunes et police. Et c’est ma première inquiétude. »

« Un préfet issu de la police, pour faire du spectaculaire »

Soulignant que les délinquants basculent « dès l’âge de 12 ans », Claude Bartolone insiste : « la délinquance d’aujourd’hui et des années à venir est en train de se fabriquer. Et ce n’est pas simplement avec une réponse policière qu’on tarie ce genre de chose. Un préfet qui aurait les moyens d’intervenir à la fois sur la sécurité et sur tout ce qui relève de l’éducation, de la présence de la police au quotidien, sur les effectifs des services publics (Caf, Pôle emploi), pourrait obtenir des résultats. Là, on met un préfet issu de la police, pour faire du spectaculaire. »

Pour écouter le podcast intégral de l’interview de Claude Bartolone, cliquez ici.
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La Rédaction