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Bardella "assume" de ne pas avoir voté certains textes européens sur l'Ukraine

L'eurodéputé RN, attaqué par Emmanuel Macron et Gérald Darmanin, a notamment défendu de ne pas avoir voté un prêt à l'Ukraine à la mi-février, quelques jours avant l'invasion de l'Ukraine.

L'attaque est d'abord venue d'Emmanuel Macron lui-même. Invité de RTL deux jours avant le premier tour, au lendemain de nouvelles sanctions anti-russes décidées par l'UE, le président-candidat a accusé le parti de Marine Le Pen de rester "ambigu" face à la Russie en évitant de la sanctionner.

"J'ai noté l'absence coupable de tous les parlementaires du Front national au parlement européen quand il s'est agi de sanctionner la Russie, ce qui vous montre l'ambiguïté que certains ont encore avec ce pays malgré la guerre", a-t-il critiqué.

"Mme Le Pen et le RN sont sous influence russe, financière, idéologique, politique", a insisté Gérard Darmanin ce mercredi, à l'occasion de son débat face à Jordan Bardella sur BFMTV.

Jordan Bardella "lui-même il y a encore quelques jours ne votait pas les sanctions contre l'Ukraine, lui-même le 7 avril dernier au Parlement européen n'a pas voté le prêt d'un milliard qui aidait l'Ukraine à rester plus forte, n'a pas voté la protection de l'UE pour les enfants et les jeunes qui ont fuit l'Ukraine, n'a pas voté le nouveau paquet de sanctions (...), n'a pas voté l'interdiction des passeports dorés qui permet notamment aux oligarques de partir de Russie pour aller dans un pays de l'UE qui les acceptent."

Le RN a "voté la résolution globale"

"Il y a eu plusieurs textes", a répliqué l'eurodéputé RN. "Nous avons voté la résolution globale qui réclamait des sanctions contre la Russie et qui condamnait avec la plus grande fermeté l'agression." Mais pas, par exemple, l'octroi d'un prêt de plus d'un milliard d'euros à l'Ukraine, mi-février.

C'était "une semaine avant l'invasion", s'est justifié Jordan Bardella. "Nous n'avions pas voté ce texte pour une raison extrêmement simple, c'est que la Cour des comptes européennes a pointé à plusieurs reprises la corruption qui touchait le pouvoir ukrainien et la manière dont ont été détournés les fonds publics qui ont été donnés à l'Ukraine."

"Vous justifiez l'injustifiable", a insisté Gérald Darmanin, évoquant d'autres votes postérieurs à l'invasion russe, et dénonçant des explications "laborieuses" de son adversaire. "Si dans ces textes, il y a - et c'était le cas - des sanctions qui ont des conséquences dramatiques pour le pouvoir d'achat des Français, je ne les vote pas", a conclu Jordan Bardella. "Et je l'assume."

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