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Politique

Baptême du feu diplomatique pour François Hollande à Washington

Pour son baptême du feu diplomatique sur la scène mondiale, trois jours seulement après son investiture, François Hollande a abordé vendredi avec Barack Obama les sujets-clés de la croissance, de la Grèce et de l'Afghanistan. /Photo prise le 18 mai 2012/R

Pour son baptême du feu diplomatique sur la scène mondiale, trois jours seulement après son investiture, François Hollande a abordé vendredi avec Barack Obama les sujets-clés de la croissance, de la Grèce et de l'Afghanistan. /Photo prise le 18 mai 2012/R - -

par Elizabeth Pineau WASHINGTON (Reuters) - "Quand la France et les Etats-Unis sont d'accord, le monde peut avancer." Pour son baptême du feu...

par Elizabeth Pineau

WASHINGTON (Reuters) - "Quand la France et les Etats-Unis sont d'accord, le monde peut avancer." Pour son baptême du feu diplomatique sur la scène mondiale, trois jours seulement après son investiture, François Hollande a abordé vendredi avec Barack Obama les sujets-clés de la croissance, de la Grèce et de l'Afghanistan.

Qu'il s'agisse de sa rencontre avec le dirigeant du géant d'Amérique du Nord, de son entretien avec le Premier ministre David Cameron ou de sa conférence de presse à l'ambassade de France, le chef de l'Etat français s'est montré plutôt à l'aise, usant facilement de l'humour dont il a fait une marque de fabrique.

Assis côte à côte dans le bureau ovale sous un portrait de George Washington, François Hollande et Barack Obama ont fait assaut d'amabilités au terme d'une heure et demie d'entretien "cash, où le courant est passé tout de suite", selon un conseiller du nouveau président français.

"Nous sommes dans un lien profond qui fait qu'entre la France et les Etats-Unis, il y a des causes partagées: la liberté, la démocratie, l'histoire et la culture", a dit François Hollande lors d'une déclaration à la presse. "Quand la France et les Etats-Unis sont d'accord, le monde peut avancer".

CONVERGENCE

Tout au long de sa première journée américaine qui devait se terminer par un dîner lançant le G8 de Camp David, le président a martelé le mot "croissance", dont il a fait la clé de voûte de toute sortie de crise en Europe.

"La croissance doit être une priorité", a-t-il dit à la Maison blanche. "Et sur cette dimension de croissance, le président Obama a pu montrer une convergence. Même si c'est à l'Europe d'organiser elle-même ses propositions en matière de croissance".

Un voeu réitéré dans l'après-midi lors d'un entretien avec le Premier ministre britannique David Cameron, qu'il rencontrait lui aussi pour la première fois.

Pour le nouveau ministre français des Finances, Pierre Moscovici, le G8 de Camp David sera un succès "si les huit leaders réussissent à tenir un langage commun et à envoyer un message que les principaux leaders de la planète veulent que la croissance reparte".

Le président français et ses interlocuteurs se sont prononcés pour le maintien de la Grèce dans la zone euro, un sujet appelé à revenir sur le devant de la scène lors du dîner des leaders de la zone euro de mercredi prochain à Bruxelles.

A l'approche du sommet de l'Otan de dimanche et lundi à Chicago, l'Afghanistan a constitué l'autre sujet majeur abordé par François Hollande à Washington.

Le départ d'Afghanistan d'ici la fin de l'année des forces françaises combattantes "n'est pas négociable", a dit le chef de l'Etat, qui a toutefois laissé la porte ouverte à une coopération future "d'une autre nature, d'une autre forme, mais qui se situerait en bonne intelligence avec nos alliés (.) C'est-à-dire que nous pourrons respecter notre engagement tout en l'appuyant différemment en Afghanistan".

Pour détendre l'atmosphère, Barack Obama a fait allusion à l'étude sur l'économie des fast food réalisée par François Hollande lors d'un long séjour aux Etats-Unis en 1974. Barack Obama a déclaré que les hamburgers se mariaient bien avec les frites -"French fries" en anglais. "No declaration on French fries", a commenté François Hollande en anglais, une langue qu'il maîtrise au point de corriger une erreur de la traduction qui avait confondu "Iran" et "Irak".

La conférence de presse lui a donné l'occasion de s'expliquer sur des propos tenu en 2003 après le G8 d'Evian, en France, où il avait qualifié cette rencontre de "club de riches et de puissants".

"Il y a une différence, c'est que j'y suis maintenant, ce qui peut me permettre, si on faisait le même constat, de faire bouger les choses", a-t-il dit.

Un autre journaliste lui a fait remarquer qu'il avait voyagé à bord de l'avion présidentiel acquis par son prédécesseur Nicolas Sarkozy, contrastant avec son désir affiché de "présidence normale" marquée par la modestie.

"Ce n'est pas Nicolas Sarkozy qui a construit l'avion, ce sont des ouvriers qui y ont contribué. Il se trouve que l'avion existe et je ne vais pas le mettre au rebut donc je l'ai utilisé. Qu'aurait-on dit si je ne l'avais pas fait", a-t-il dit dans un sourire.

"Maintenant quand je prends l'avion, on fait attention, la foudre peut frapper. Là, tout s'est bien passé", a ajouté François Hollande, qui avait dû rebrousser chemin mardi après que son avion en route pour Berlin a été frappé par la foudre.

Elizabeth Pineau, édité par Hélène Duvigneau pour le service français