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Bain de foule en aveyron loin des tracas de paris pour sarkozy

Nicolas Sarkozy s'est offert jeudi un bain de foule en Aveyron, loin des tracas de Paris - sondages en berne, rebondissements de l'affaire Woerth et autres écarts de membres du gouvernement. Après une table ronde sur les difficultés du monde agricole dans

Nicolas Sarkozy s'est offert jeudi un bain de foule en Aveyron, loin des tracas de Paris - sondages en berne, rebondissements de l'affaire Woerth et autres écarts de membres du gouvernement. Après une table ronde sur les difficultés du monde agricole dans - -

par Emmanuel Jarry MUR-DE-BARREZ, Aveyron (Reuters) - Nicolas Sarkozy s'est offert jeudi un bain de foule en Aveyron, loin des tracas de Paris -...

par Emmanuel Jarry

MUR-DE-BARREZ, Aveyron (Reuters) - Nicolas Sarkozy s'est offert jeudi un bain de foule en Aveyron, loin des tracas de Paris - sondages en berne, rebondissements de l'affaire Woerth et autres écarts de membres du gouvernement.

Après une table ronde sur les difficultés du monde agricole dans une ferme de Brommat, il a parcouru une demi-heure durant les rues de Mur-de-Barrez, bourgade médiévale d'un millier d'habitants qui n'avait pas reçu la visite d'un chef de l'Etat français depuis Albert Lebrun en 1933.

Il a pris le temps, au milieu d'une foule compacte en ce jour de marché, de serrer des mains, signer des autographes, poser pour des photographes amateurs, goûter des spécialités et échanger quelques mots avec des chalands ou des commerçants.

Un artisan chocolatier a fait goûter sa production au président de la République, grand amateur de chocolat.

"Une petite commande me ferait plaisir, pas de subvention", lui a déclaré le commerçant, un homme d'une soixantaine d'années. "C'est moins cher que les cigares !"

Il faisait allusion aux 12.000 euros de cigares achetés aux frais du contribuable par le cabinet du secrétaire d'Etat au Développement de la région capitale, Christian Blanc, lequel a été contraint par le Premier ministre, François Fillon, de les rembourser intégralement sur ses deniers.

"Je vais vous dire, moi (le chocolat) c'est mes cigares", a répondu Nicolas Sarkozy, avant toutefois d'ajouter: "Moi, je ne suis pas le genre à faire ça."

"Vous avez raison", a repris le commerçant.

Le chef de l'Etat a déclaré mercredi aux députés UMP reçus à l'Elysée qu'il tirerait le moment venu les conséquences des écarts de certains ministres, sans citer personne.

Outre la consommation de cigares de Christian Blanc, la presse a dévoilé ces dernières semaines les écarts d'autres membres du gouvernement, de permis de construire et vols en jets privés abusifs à l'usage non conforme de logements de fonction.

TRAIN DE VIE

"Certains comportements ministériels ne m'ont pas plu du tout. J'en tirerai les conséquences sévèrement au moment que j'aurai choisi", a dit aux parlementaires Nicolas Sarkozy, qui a dit son intention de remanier le gouvernement en octobre, selon des participants à la réunion de mercredi.

Il a en revanche de nouveau apporté son soutien au ministre du Travail, Eric Woerth, soupçonné de conflit d'intérêts dans l'affaire Liliane Bettencourt - l'héritière du groupe L'Oréal accusée d'évasion fiscale.

Nicolas Sarkozy a envoyé lundi à François Fillon une lettre lui demandant de veiller à une réduction "vigoureuse" du train de vie de l'Etat et à l'exemplarité du gouvernement en matière de dépense de l'argent public.

Ministres et secrétaires d'Etat devront préférer le train à l'avion, limiter le nombre d'accompagnateurs, loger dans les ambassades et les préfectures plutôt qu'à l'hôtel, donner moins de réceptions, acquitter la taxe d'habitation pour leur logement de fonction, payer leurs frais privés sur leurs deniers, etc.

Autant de recommandations qui laissent penser que ces règles de bonne gestion n'étaient pas respectées jusqu'ici.

Le chef de l'Etat a aussi annoncé une réduction draconienne du nombre de membres des cabinets ministériels et la suppression de 7.000 logements de fonction et de 10.000 voitures d'ici 2013.

Il n'en est pas moins venu à Brommat et Mur-de-Barrez en avion et en hélicoptère et un imposant dispositif de sécurité - CRS et gendarmes - avait été déployé le long de son bref parcours en voiture entre les deux localités.

Avant de regagner Paris, le chef de l'Etat, accompagné par le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, a déjeuné avec les membres de la brigade de gendarmerie de Mur-de-Barrez.

Selon un sondage TNS-Sofres-Logica pour Le Figaro Magazine, sa côte de confiance a atteint son point le plus bas depuis trois ans: 26%, soit deux points de moins en deux mois.

Edité par Yves Clarisse