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Politique

Ayrault "regrette" de ne pas avoir assez parlé de "la France au bord du gouffre"

L'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault

L'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault - Jacques Demarthon - AFP

Jean-Marc Ayrault s'est aussi dit choqué par les "postures" des ex-ministres qui, à peine partis de leur ministère, tapent sur le gouvernement.

L'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault a dit mercredi "regretter" de ne pas avoir dit "plus fort, plus clairement" que la France "était au bord du gouffre" au moment où il est arrivé au pouvoir en 2012. "Je crois qu'il faut rappeler l'état réel de la France, [...] nous étions au bord du gouffre", a dit Jean-Marc Ayrault dans l'émission "Questions d'Info" LCP-Le Monde-France Info-AFP, ajoutant: "Je l'ai dit, mais j'aurais peut-être dû le dire plus fort, plus clairement".

Est-ce un regret? "Oui c'est mon regret, parce que c'était la condition pour que les Français comprennent le sens de l'effort", a répondu le responsable socialiste.

Ayrault "regrette" l'abandon de l'écotaxe

Interrogé sur le fait que François Hollande aurait, en début de quinquennat, préféré ne pas trop insister sur l'état de la France, l'ancien chef de gouvernement a répondu: "Il n'a pas dit qu'il ne fallait pas parler de l'état de la France, il a simplement à l'époque évoqué qu'il ne fallait pas décourager le pays, peut-être espérant le retour de la croissance plus tôt que prévu", tout en confirmant ensuite que dire que la France était au bord du gouffre "pouvait être interprété" comme une manière de "décourager" la France.

Jean-Marc Ayrault a par ailleurs dit "regretter" l'abandon de l'écotaxe par la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, ainsi que l'absence de "remise à plat de notre système fiscal".

Ayrault critique la "pédagogie de la réforme"

Poursuivant sur la suppression de la première tranche de l'impôt sur le revenu, votée dans le budget 2015, Jean-Marc Ayrault a jugé: "Je ne dis pas que c'est une erreur pour les gens qui vont en bénéficier, je dis simplement qu'on voit bien que par petits bouts, ça ne fait pas une politique globale, une politique cohérente. Il faut au contraire faire attention à ce que l'impôt sur le revenu, qui est payé par de moins en moins de Français, qui repose sur 48% des contribuables, ça finit par créer un malaise et une incompréhension".

Sur la modulation des allocations familiales, incluse cette fois dans le projet de budget de la Sécurité sociale, l'ancien Premier ministre a critiqué "la pédagogie de la réforme": "Il est ennuyeux de changer de pied à un an d'intervalle". "J'exprime une conviction, et les faits me donnent finalement raison, me confortent dans cette conviction", a-t-il conclu.

Jean-Marc Ayrault s'est aussi dit choqué par les "postures" des ex-ministres qui, à peine, partis de leur ministère, tapent sur le gouvernement...

S.A. avec AFP