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Politique

Ayrault promet un redressement dans la justice, sans rigueur

Au début de son premier discours de politique générale, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a promis mardi aux Français "le redressement dans la justice", un projet qui récuse les termes de rigueur ou d'austérité et qui reprend les principales promesses

Au début de son premier discours de politique générale, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a promis mardi aux Français "le redressement dans la justice", un projet qui récuse les termes de rigueur ou d'austérité et qui reprend les principales promesses - -

Jean-Marc Ayrault a promis mardi aux Français « le redressement dans la justice », une politique qui récuse les termes de rigueur ou d'austérité et qui reprend les principales promesses électorales du président François Hollande.

Pour son premier discours de politique générale à l'orée d'un quinquennat difficile au regard de la situation économique dégradée, le Premier ministre a appelé les Français à "retrouver confiance dans notre destin". "Je viens devant vous chargé d'une mission particulière, celle que m'a confiée le président de la République, qui a fixé notre cap: conduire le redressement de notre pays dans la justice", a-t-il déclaré au début de son intervention, qui devait durer plus d'une heure.

« Mobilisé pour le changement »

Reprenant le slogan de campagne présidentiel il a évoqué un gouvernement "entièrement mobilisé pour le changement". Le redressement productif, l'école, la justice fiscale, la décentralisation ou encore la transition énergétique seront les principaux thèmes abordés dans ce discours dont les grandes lignes ont été approuvées par le président dimanche soir. Fort de sa majorité absolue à l'Assemblée nationale, le gouvernement devrait obtenir sans problème la confiance des députés. L'enjeu pour Jean-Marc Ayrault est aussi et surtout de poser une méthode de gouvernement rompant avec celle de Nicolas Sarkozy.
L'ancien maire de Nantes souhaite proposer un rythme et un calendrier de réformes prévisibles et concertées, une façon de critiquer la précipitation législative souvent reprochée au président sortant. Il s'agit aussi pour le Premier ministre, encore méconnu pour une large partie de l'électorat, d'imprimer un style qu'il souhaite présenter comme "sérieux" et respectueux du dialogue social.

La gauche du PS pas convaincu

Cet exercice n'a cependant guère de chances de convaincre la gauche du Parti socialiste, les dix députés du Front de gauche ayant d'ores et déjà décidé de s'abstenir. Le député écologiste de la Gironde Noël Mamère a également dit qu'il pourrait s'abstenir de voter la confiance. Pressé par des recettes fiscales en berne, le gouvernement a déjà dévoilé les grandes lignes d'une politique budgétaire très restrictive dont les premières mesures seront officiellement dévoilées mercredi avec la présentation du projet de budget rectificatif pour 2012, où 7 à 8 milliards sont à trouver.
Selon la Cour des comptes, l'effort supplémentaire à fournir l'an prochain serait de 33 milliards d'euros si la croissance économique est de 1%. François Hollande et son équipe veulent revenir à l'équilibre fin 2017, ce qui serait une première pour un gouvernement français depuis 1974. Le déficit était de 5,2% l'an dernier.
Selon Matignon, la dépense de l'Etat sera gelée en valeur de 2013 à 2015, hors charge de la dette et retraites des fonctionnaires, ce qui supposera une baisse de 7% des dépenses de fonctionnement l'an prochain, puis 4% en 2014 et 4% en 2015, et un "effort de même ampleur" sur les dépenses d'intervention, des coupes supérieures à celles réalisées sous Nicolas Sarkozy.

La Rédaction, avec Reuters