BFMTV
Politique

Ayrault : « Le G20 n'est pas un concours de matamore ! »

-

- - -

Critiquant l'attitude de Nicolas Sarkozy « prêt à claquer la porte » du G20, le chef des socialistes à l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault rappelle les objectifs de ce sommet.

Alors que ce mercredi 1er avril, Nicolas Sarkozy répète : « je ne m'associerais pas à un sommet [le G20] conclu par des faux compromis, et je suis prêt à claquer la porte », Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l'Assemblée Nationale rappelle : « c'est pas un concours de matamore. La question n'est pas de savoir qui va briller le plus - avec c'est vrai, la première visite en Europe de Barack Obama. La question c'est de savoir si à ce G20 il y aura des résultats. Il en faut des résultats, parce que la crise est grave. Si c'est ce que dit Nicolas Sarkozy, tant mieux. On verra aux résultats. Ce n'est pas facile parce qu'on est dans une crise de système, et va-t-on se donner les moyens de changer le système ? [...] Si les dirigeants mondiaux et les dirigeants des grands groupes industriels et financiers mondiaux, pensent qu'après la crise, on recommence comme avant, ils prennent une lourde responsabilité. Moi, j'attends du G20 qu'on dise : on ne va pas faire comme avant et on commence à changer les règles du jeu. »

« Comment peut-on être crédible sur la scène internationale ? »

Visiblement agacé par les « grands discours » du Chef de l'Etat français qui dénonce notamment « un capitalisme financier sans principe et sans morale », Jean-Marc Ayrault ajoute : « il ne suffit pas de prononcer des phrases et de faire des cours de morale comme l'a fait le Président de la République à Saint-Quentin ou il y a quelques mois à Toulon. Il faut d'abord commencer par balayer devant sa propre porte. En France, face aux scandales et aux abus de certains dirigeants qui reçoivent des aides publiques pour leur entreprise - on en a un exemple par jour - si on ne fait rien, comment peut-on être crédible ensuite sur la scène internationale et dire "voilà ce qu'il faut pour le monde" ? Et je trouve que le décret du gouvernement [encadrant la rémunération des patrons d'entreprises aidées par l'Etat] est faiblard, il faut une loi, il faut aller beaucoup plus loin. »

La rédaction-Bourdin & Co