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Aubry : « Les salariés n'en peuvent plus »

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Martine Aubry, première secrétaire du Parti Socialiste, a estimé vendredi que les mesures du gouvernement sont « en deçà de la crise », dénonçant des « tours de passe-passe » notamment sur l'emploi des jeunes.

Interrogée par Jean-Jacques Bourdin sur RMC et BFM-TV à propos des mesures sur l'emploi des jeunes que devait annoncer ce vendredi Nicolas Sarkozy (les entreprises qui embaucheront des jeunes en apprentissage ou en contrat de professionnalisation devraient bénéficier de primes exceptionnelles et d'allègements fiscaux), Martine Aubry a jugé au final qu'on « ne met pas l'argent là où il faut ».
Elle reconnait l'urgence de la situation : « C'est indispensable de s'occuper du chômage des jeunes. Une société qui laisse augmenter encore le chômage des jeunes de 30% cette année, c'est une société qui ne va pas. Un jeune sur quatre est au chômage ! »
Elle explique ensuite ses attentes : « On attendait qu'on crée des emplois jeunes, là où il y a des besoins, pour s'occuper des personnes âgées, dans l'économie verte... au lieu de ça, le président de la République va, selon ce que j'ai compris, remettre en catastrophe ce qu'il a supprimé dans le budget 2009.

« Des tours de passe-passe »

« Déjà, il y a 200 millions d'euros de moins pour le budget 2009 sur les contrats de professionnalisation, les CIE pour les chômeurs de longue durée, l'apprentissage. On les remet. C'est zéro. On fait du neuf avec du vieux. On remet ce qu'on avait en 2008. Ce sont un peu des tours de passe-passe », a-t-elle estimé, ajoutant que « cela n'apporte pas des résultats ».
Et de poursuivre en rappelant son bilan au gouvernement tout en reconnaissant que la situation n'est pas identique : « Nous (ndlr : les socialistes au gouvernement de 1997 à 2002), nous avions diminué par deux le chômage des jeunes, parce qu'on a relancé la croissance, parce qu'on a rétabli les comptes de la sécurité sociale », a rappelé l'ancienne ministre du gouvernement Jospin. Selon Mme Aubry, l'effort du PS en faveur de l'emploi des jeunes serait plus important « surtout sur la formation. En ce moment en France, on préfère faire le bouclier fiscal plutôt que d'aider l'emploi des jeunes.»

« Sans justice, il a le désordre »

A propos de la situation du groupe Continental, Mme Aubry a estimé que c'était « l'exemple typique de ce que les Français ne supportent plus aujourd'hui. Les salariés ont l'impression d'être floués. Il n'y a pas d'ordre sans justice. Il y a deux poids, deux mesures. Quand il n'y a pas de justice, il y a du désordre ». Invitée à expliquer ce qu'elle aurait préconisé dans un tel cas, la première secrétaire du parti socialiste s'explique : « J'aurais calmé le jeu. Je n'aurais pas déposé plainte », a-t-elle dit à propos de Continental et du saccage de bureaux de la sous-préfecture de Compiègne (Oise). « Jamais je ne comprendrai la violence », a-t-elle dit, tout en dénonçant « l'inefficacité de la politique de Nicolas Sarkozy, son injustice, et la brutalité des chefs d'entreprise ».

La rédaction-Bourdin & Co