BFMTV
Politique

Aubry : « Je ne pourrais gouverner ni avec Bayrou, ni avec Besancenot »

-

- - -

Martine Aubry, maire de Lille, élue à la tête du PS, a clarifié la stratégie qu’elle envisage pour son parti en matière d’alliances.

[Retour au dossier spécial PS]

Invitée jeudi 20 novembre, la maire de Lille et candidate à la tête du PS Martine Aubry, a d'abord été interrogée sur la possibilité qu'elle gouverne avec Olivier Besancenot : « Non je ne crois pas. Et d'ailleurs je ne crois pas qu'Olivier Besancenot veuille gouverner. Je pense qu'il est dans une posture d'un parti qui dénonce, dans une posture des extrêmes, qui ne souhaite pas être là pour se salir les mains au pouvoir, parce qu'il faut se salir les mains, il faut se battre, il faut être les pieds dans la glaise pour redonner une école où chaque enfant puisse réussir, pour faire en sorte que l'hôpital public ait les moyens de pouvoir s'ouvrir. Il n'est pas dans un parti qui souhaite le pouvoir, il est dans un parti qui souhaite dénoncer en s'appuyant sur la misère, sur la pauvreté, sur les difficultés. Et il dénonce d'ailleurs avec talent, mais nous ne pouvons pas gouverner ensemble ».

A la même question au sujet de François Bayrou, elle a répondu : « Non, je ne pourrais pas gouverner avec François Bayrou puisqu'au niveau national, il l'a encore dit hier, il ne partage pas le projet des socialistes. Personnellement, je ne connais pas le projet de François Bayrou, tant sont différents les hommes et les femmes qui sont au Modem dans les différentes parties de la France. Certains défendent des idées proches de Nicolas Sarkozy, d'autres défendent des idées proches de nôtres, et ils n'ont pas de projet. Donc la dénonciation de Sarkozy, c'est bien pour faire parler de soi, pour exister. Mais la vraie politique, c'est de redonner un sens à notre société, c'est de lui redonner une vision. Pas l'identité nationale qu'on oppose à l'immigration comme Nicolas Sarkozy. Pas l'appel à la religion, qui doit rester dans l'intime, comme il le fait. Mais un sens d'égalité, de solidarité, et aussi d'efficacité et de préparation de l'avenir ».

Interrogée sur la possible contradiction entre cette position et son alliance à Lille avec le Modem lors des municipales de mars dernier, elle a justifié cette alliance locale : « Parce que la décision qui avait été prise au PS, c'était que dans les élections locales - certains l'ont fait au premier tour, ce n'est pas mon cas - à la veille du second tour si le Modem venait vous voir pour rejoindre la gauche en affirmant, et ils l'ont fait ici dans le Nord, qu'ils combattaient la politique de Sarkozy et qu'ils partageaient totalement notre projet, et bien nous devions les accepter. C'est ce qu'ont fait beaucoup de maires, respectant ainsi la position du PS.
J'ajoute que les situations sont très différentes : par exemple, ces hommes et ces femmes qui sont au Modem à Lille, ils seraient déjà au PS en Bretagne. En revanche, quand je regarde Paris ou Bordeaux, je me dis qu'ils sont beaucoup plus près de l'UMP. Sans doute faut-il clarifier tout ça, mais ce serait plutôt à François Bayrou de le clarifier. Et s'il avait un projet de société, je pense que certains sortiraient du Modem, et j'espère pour nous rejoindre ».

La rédaction-Bourdin & Co