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Aubry dénonce une réforme des retraites injuste et irresponsable

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, juge que la réforme des retraites présentée par le gouvernement est marquée du sceau de l'injustice et de l'irresponsabilité. À ses yeux, relever l'âge légal de 60 à 62 ans à l'horizon 2018 est une

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, juge que la réforme des retraites présentée par le gouvernement est marquée du sceau de l'injustice et de l'irresponsabilité. À ses yeux, relever l'âge légal de 60 à 62 ans à l'horizon 2018 est une - -

PARIS (Reuters) - La réforme des retraites présentée par le gouvernement est marquée du sceau de l'injustice et de l'irresponsabilité, juge le premier secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry.

À ses yeux, relever l'âge légal de 60 à 62 ans à l'horizon 2018 est une "mesure idéologique" qui crée "d'innombrables injustices" et que le PS promet d'abroger s'il revient au pouvoir.

Nicolas Sarkozy a fait ce choix parce que "c'est la mesure qui parle sans doute à son électorat", a estimé l'ancienne ministre des Affaires sociales, lors d'une conférence de presse au siège du PS.

"On nous a parlé de courage, moi je ne vois que de l'injustice et une injustice qui ne règle rien, c'est de l'irresponsabilité", a-t-elle dénoncé.

"Après 2018, c'est le trou noir! Il faudra tout recommencer après avoir créé tant d'injustices et piller le Fonds de réserve des retraites", a-t-elle dit, décelant des intentions présidentielles dans le projet du gouvernement.

"Cette réforme n'est pas une réforme mais c'est simplement masquer la réalité jusqu'à des élections, c'est indigne d'une démocratie", a ajouté Martine Aubry.

Dans les semaines qui viennent, le PS, a-t-elle promis, "va combattre le projet du gouvernement mais va continuer à proposer un projet qui permettra de régler de manière durable et efficace et surtout de façon juste le problème des retraites".

Au total, sur les 40 milliards d'euros nécessaires pour financer le système en 2020, seuls 1,7 milliard d'euros sont demandés au patrimoine et au capital et "tout le reste, 90%, soit n'est pas financé, soit est demandé aux salariés et aux retraités", a fait remarquer Martine Aubry.

En matière de taxation du capital et du patrimoine, elle a estimé que le gouvernement se contentait de "mesurettes" qui rapporteront "une centaine de millions d'euros".

"Inutile de vous dire que ça ne va pas faire mal", a-t-elle ironisé, dénonçant une "injustice complémentaire" pour les salariés affectés aux emplois les plus difficiles.

"Le gouvernement ose, en suivant en cela les propositions du Medef, nous dire qu'il y aurait 10.000 emplois pénibles en France sur 25 millions de salariés. C'est vraiment là se moquer du monde", a poursuivi Martine Aubry. "On sait qu'un ouvrier vit sept ans de moins qu'un cadre et qu'un ouvrier affecté à des tâches difficiles vit encore moins longtemps".

"Il nous paraissait juste pour ceux qui ne vont pas toucher leur retraite aussi longtemps que les autres les faire partir plus tôt", a-t-elle dit.

In fine, les propositions du gouvernement, a-t-elle conclu, "sont à la fois profondément injustes mais ne règlent rien et, je le dis en pesant mes mots, c'est tout à fait irresponsable dans la situation actuelle des retraites".

Laure Bretton, édité par Gilles Trequesser