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Au ps, martine aubry réfute tout recul sur le cumul des mandats

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PARIS (Reuters) - Le premier secrétaire du Parti socialiste Martine Aubry se défend d'avoir cédé à la pression des sénateurs de son camp, qui ne voulaient pas se voir appliquer la règle du non cumul des mandats avant les élections de septembre 2011.

Ces sénateurs protestaient contre un "désarmement unilatéral" face à la droite à l'heure où, estiment-ils, la gauche est en mesure de remporter la majorité à la chambre haute, ce qui serait une première historique.

Fruit d'un compromis obtenu au terme d'âpres discussions lundi soir, le texte adopté mardi par le Conseil national du PS prévoit que les sénateurs qui le souhaitent pourront rester à la tête des collectivités locales qu'ils dirigent jusqu'en septembre 2012.

"Rien n'est changé sur le principe", a expliqué mercredi le premier secrétaire du Parti socialiste, évoquant un simple "ajustement" qui "touche très peu de gens", moins d'une quinzaine de sénateurs.

On leur donne le même temps que les députés pour s'adapter, préparer leur succession, explique-t-on dans son entourage.

"Fermeté sur le principe mais pédagogie et réalisme dans la mise en oeuvre", résume Christophe Borgel, secrétaire national chargé des élections.

UNE "PETITE RÉVOLUTION"

Les sénateurs frondeurs réclamaient que le non cumul ne s'applique pas en 2011, que le PS attende le vote d'une loi en bonne et due forme sur la question et que le principe soit mis en oeuvre lors du prochain scrutin sénatorial, en 2014.

"Aucune de ces trois demandes, qui revenaient à renoncer au non cumul, n'a été acceptée", s'est félicitée Martine Aubry.

Au même titre que les primaires présidentielles et la parité totale sur les listes électorales, les militants socialistes avaient massivement approuvé le principe du non cumul lors d'un référendum interne sur la rénovation l'automne dernier.

Les présidents des groupes PS de l'Assemblée et du Sénat vont déposer dans les jours qui viennent une proposition de loi sur le non cumul qui sera examinée lors de la prochaine niche parlementaire socialiste.

Cependant, en reportant le non cumul strict à l'après-présidentielle, le PS conditionne de facto son application à une victoire de la gauche en 2012.

Mais pour Martine Aubry, en se montrant "exemplaires" sur ces sujets, les socialistes sont en train d'accomplir une "petite révolution" dans la vie politique française.

Le reste - la fronde des sénateurs organisée depuis plusieurs semaines, le brouhaha dans lequel ils l'ont contrainte à s'exprimer mardi à la tribune du Conseil national - "ce sont des petites histoires dont on n'a pas grand-chose à faire", a-t-elle ajouté.

Laure Bretton, édité par Yves Clarisse