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Politique

Au PS, le choc des titans a débuté

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Le dépôt des motions a permis de clarifier la situation des forces en présence au PS avant le congrès de Reims, qui se tiendra à la mi-novembre.

Au PS, on voit plus clair dans la bataille pour la nouvelle direction du parti en vue du congrès de Reims (14-16 novembre). Après le dépôt des motions ce mardi, quatre grandes coalitions se disputeront les suffrages des militants. Au cours du conseil national réuni hier soir à La Mutualité à Paris, le paysage socialiste s'est nettement éclairci, même si aucun camp n'a réussi à former une coalition majoritaire, contrairement aux congrès précédents.

Les militants se prononceront le 6 novembre sur quatre textes présentés par 4 candidats potentiels au poste de premier secrétaire :

- Bertrand Delanoë, soutenu par François Hollande et le strauss-kahnien Pierre Moscovici,
- Ségolène Royal, associée à des barons locaux,
- Martine Aubry, avec les fabiusiens, des strauss-kahniens et le Nord-Pas-de-Calais,
- enfin l'euro-député Benoît Hamon, pour l'aile gauche du parti.
A noter deux motions minoritaires : Utopia et Le pôle écologique.

Chacune des quatre têtes d'affiche a fait valoir ses arguments :

Martine Aubry : « Le Parti Socialiste doit changer parce que les Français nous l'ont dit. D'abord parce que nous avons été trop silencieux, parfois trop cacophoniques, parce que nous avons eu des pratiques entre nous qui n'étaient pas très correctes, trop personnelles. Et surtout parce que le monde a changé, le libéralisme s'effondre autour de nous, les blocs s'affrontent et nous devons apporter des nouvelles réponses. Je crois que ce changement, nous devons l'incarner. »

Bertrand Delanoë : « Nous sommes, notre équipe, ceux qui proposent l'offre la plus claire, c'est-à-dire une orientation politique, une stratégie de rassemblement à gauche, un programme de travail extrêmement ambitieux, et, en même temps, nous proposons d'être fidèles mais de rénover profondément. Et nous avons une équipe, et un animateur de l'équipe. »

Ségolène Royal avance ses propositions : « Qu'est-ce que la révolution démocratique, pourquoi il faut changer la fiscalité, l'avenir des systèmes de retraite, l'exigence environnementale. Et puis, surtout, le PS doit montrer l'exemple dans les comportements individuels, la fraternité doit être notre talisman, parce que nous devons être meilleurs que la société que nous prétendons réformer. Et aujourd'hui, c'est loin d'être le cas. »

Benoît Hamon : « Ce congrès se déroule dans un contexte particulier, celui d'un vrai renversement de cycle. Partout, les recettes libérales échouent. Ce que nous avons pour nous, c'est que le vent souffle en notre faveur, tout le monde parle de régulation, de redistribution, de restrictions au libre-échange. Il faut transformer ce mouvement puissant, qui existe partout dans le monde, en une orientation clarifiée, que les socialistes parlent enfin d'une même voix. Ce sera ma tâche et mon travail lors de ce congrès. »

Rendez-vous mi-novembre à Reims pour le verdict de ce choc des titans.

La rédaction et Annabel Roger