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Politique

Au PS, baisse record des adhésions

Jean-Christophe Cambadélis le 15 avril 2014 à Paris.

Jean-Christophe Cambadélis le 15 avril 2014 à Paris. - Jacques Demarthon - AFP

Fin juillet, le Parti socialiste enregistrait une baisse de 60% des recettes de cotisation par rapport à ce qui était prévu, selon Europe 1. Certaines sections ont perdu la moitié de leurs adhérents.

2014, annus horribilis pour le Parti socialiste. Le parti, qui se déchire en interne et peine à convaincre depuis son arrivée au pouvoir, enregistre une chute historique des recettes liées aux adhésions selon Europe 1.

Dans son budget prévisionnel 2014, le PS prévoyait 2,3 millions d'euros de recettes d'adhésions. Or au 31 juillet, il y en avait 530.369 euros, soit 60% de déperdition, selon un document interne au PS, consulté par la radio.

Des chiffres collectés avant le remaniement et l'affaire Thévenoud: étalés sur l'année entière, ils risquent donc d'indiquer entre 50 et 60% de pertes.

Hémorragie dans les fédérations

L'hémorragie est visible partout, selon Europe 1, qui a sondé une quinzaine de fédérations socialistes. La fédération du Nord espère conserver 8.000 cartes à la fin de l'année, alors qu'elle en a 9.000 actuellement. Certaines sections, comme en Charente-Maritime, ont même perdu la moitié de leurs adhérents.

En juin dernier déjà, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, avait constaté une baisse de 25.000 adhérents en deux ans, compensée par une vague de 6.000 adhésions. Il avait expliqué cette chute par des radiations de militants qui n'étaient pas à jour dans le paiement de leur cotisation.

Baisse des élus

Mais défaites électorales obligent, le nombre d'élus a lui aussi chuté, à tel point qu'un audit avait été lancé par le PS. Une situation qui devient inquiétante pour les finances du parti: rien que pour la chute du nombre d'élus, le manque à gagner s'élève à "un million d'euros minimum dans les fédérations", expliquait en juin le trésorier du PS.

Aujourd'hui, l'optimisme n'est toujours pas de mise. Pour Christophe Borgel, secrétaire national du PS, le document révélé est une "non-information", "un simple tableau de bord pour suivre l'évolution de la situation". Pourtant, il explique à L'Express qu'il "ne croit pas aux miracles". "Ce serait tout de même très étonnant que nous gardions le même nombre d'adhérents qu'au moment de la victoire de François Hollande en mai 2012! La dynamique actuelle est bien différente, nous avons connu des défaites aux élections municipales et européennes, nous traversons des difficultés, nous nous divisons...", commente-t-il. Mais il promet "la transparence" sur les chiffres, même s'ils sont mauvais. L'ambiance est décidément à la morosité au PS.

A. K.