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Politique

Asile: coup d'envoi des débats à l'Assemblée, Collomb plaide l'"urgence" à agir

Gérard Collomb à Lille le 23 février 2018

Gérard Collomb à Lille le 23 février 2018 - Philippe Huguen-AFP

L'Assemblée nationale a commencé ce lundi à examiner le projet de loi asile et immigration. Le ministre de l'Intérieur a défendu le texte, contesté jusque ans les rangs de la majorité.

L'Assemblée a entamé lundi soir l'examen du projet de loi asile et immigration, le gouvernement plaidant l'"urgence" à agir avec ce texte controversé qui met la majorité à l'épreuve, et contient pour les oppositions des mesures "laxistes" ou "dangereuses". La loi a "trois objectifs majeurs: une immigration maîtrisée, un droit d'asile effectif, une intégration réussie", a affirmé le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, à l'ouverture des débats en première lecture. 

Dans un hémicycle clairsemé, il a évoqué la "crise migratoire" en Europe et mis en avant la saturation en France des hébergements d'urgence, qui conduit à une situation "indigne des traditions d'accueil de la France, et de plus en plus difficile à vivre pour un certain nombre de nos concitoyens". "Il y a donc urgence à réagir face à une situation qui se dégrade d'année en année", a-t-il lancé.

Un projet de loi très critiqué 

Critiqué depuis des mois par les associations, le projet prévoit notamment de réduire à six mois les délais d'instruction de la demande d'asile, pour entamer rapidement le travail d'intégration des réfugiés, et à l'inverse de faciliter la reconduite à la frontière pour les déboutés.

La France a enregistré plus de 100.000 demandes d'asile l'an dernier, soit une hausse de 17,5 % par rapport à 2016. Le projet de loi est critiqué au sein même de la majorité, malgré les efforts de pédagogie et persuasion déployés depuis plusieurs mois par Gérard Collomb, incarnant la ligne "dure" de l'exécutif. Les discussions ont été agitées dès l'examen en commission, ce qui a valu à la vingtaine de contestataires LREM un rappel à l'ordre du président de groupe, Richard Ferrand. 

Le délégué général de LaRem Christophe Castaner a jugé que ceux qui s'abstiendraient ou voteraient contre "manqueraient de solidarité", renvoyant à Richard Ferrand la responsabilité de sanctions éventuelles. Jean-Michel Clément (ex-PS) prévoit néanmoins de voter contre un texte à "la logique répressive", Martine Wonner, ex-directrice du Samu social de Paris, n'exclut pas de faire de même, tandis que Matthieu Orphelin pense s'abstenir, comme Stella Dupont. Plus d'un millier d'amendements sont au menu jusqu'à la fin de la semaine, dont 200 des députés LREM, un record. L'Assemblée se prononcera à l'issue des échanges sur l'ensemble du texte, sans vote solennel en raison de la pause qui s'ensuit dans les travaux parlementaires.

R.V. avec AFP