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Politique

Arnaud Montebourg: "Beaucoup de Français se sentent solidaires des Grecs"

La situation grecque et la politique européenne étaient au menu du discours d’Arnaud Montebourg à la fête de la rose. L’ancien ministre de l’Économie a livré une longue diatribe anti-austérité devant Yanis Varoufakis, l’invité d’honneur.

"La Zone euro est devenue un triangle des Bermudes pour le suffrage universel". À la tribune de la Fête de la rose dimanche, Arnaud Montebourg a lancé l'offensive contre les institutions européennes et la politique des dirigeants européens.

Dans un discours souvent adressé directement au l'ancien ministre grec Yanis Varoufakis, Arnaud Montebourg a fustigé l'action de l'Europe notamment en Grèce. "L'Europe a proposé un soutien abusif à la Grèce", regrette l'ancien locataire de Bercy. 

La zone euro "a préféré humilier un peuple".

Pour lui, les différents plans de sauvetage de la Grèce ont été mis en place par "la force, le chantage, la violence institutionnelle". Arnaud Montebourg regrette ainsi que la zone euro soit devenue une zone "à compter les milliards" qui a "préféré humilier un peuple".

Après le référendum grec, les réformes imposées par les créanciers à la Grèce sont pour lui une négation de la démocratie. L'Europe est devenue une "machine à annuler les effets du suffrage universel", martèle Arnaud Montebourg. "Vous votez non à un référendum en France, en Grèce ou ailleurs et c'est comme si vous aviez dit oui", poursuit-il avant d'attaquer frontalement le gouvernement français. "Vous votez pour la gauche française et vous vous retrouvez avec le programme de la droite allemande au pouvoir". 

La France "doit incarner un leadership alternatif"

Une pique applaudie qui ravive les désaccords d'Arnaud Montebourg avec François Hollande. Un an après sa sortie du gouvernement, l'ancien ministre de l'Economie fustige la politique économique française. "L'erreur fondamentale du quinquennat" est pour lui, la "consolidation budgétaire obsessionnelle qui met inutilement l'économie à l'arrêt". Face à cette politique française, "beaucoup de Français se sentent un peu solidaires des Grecs", affirme-t-il devant son invité grec. 

Sur un ton professoral, il explique que "la France doit incarner un leadership alternatif à l'austérité et à la moralisation de l'économie qui humilie les peuples". La lutte contre l'austérité, l'un des chevaux de bataille d'Arnaud Montebourg. "L'austérité ne guérit pas, elle fait chuter l'économie", martèle l'ancien ministre qui souhaite "mettre fin à l'euro oligarchique" pour installer "l'euro démocratique".

Carole Blanchard