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Politique

Après son départ du parti, Frédérique Dumas juge LaREM "pas exemplaire"

Invitée lundi soir sur notre antenne, la députée des Hauts-de-Seine a précisé les raisons de son départ brutal de La République en Marche, faute d'"exemplarité" suffisante et à cause de désaccords sur "la méthode utilisée".

Au lendemain de sa démission de La République en Marche, Frédérique Dumas s'est confiée lundi soir sur notre antenne sur les raisons qui l'ont poussée à claquer la porte du parti présidentiel pour rejoindre le groupe UDI et le club La Manufacture de Xavier Bertrand. 

"Nous (LaReM) ne sommes pas exemplaires", affirme d'abord la députée des Hauts-de-Seine. "Sur la légalité, l'illégalité, ça c'est la base mais c'est aussi les comportements, c'est aussi du bon sens" reproche-t-elle, en montrant du doigt Françoise Nyssen visée par une enquête préliminaire sur des travaux d'agrandissement réalisés chez Actes Sud, mais aussi l'affaire Benalla.
Frédérique Dumas fustige aussi "la méthode utilisée" par LaREM, qu'elle considère "ne pas être la bonne sur beaucoup de sujets, notamment sur l'audiovisuel public".

"Il n'y a pas assez de contre-pouvoirs"

"Le Titanic, pour moi, c'est la France. On est au début du mandat, si à un moment il faut changer de trajectoire parce qu'on risque de ne pas atteindre nos objectifs, il vaut mieux le dire maintenant" poursuit la députée, filant la métaphore de l'illustre paquebot déjà utilisée dans son message de démission.

"Je ne passe pas de la majorité à l'opposition" nuance néanmoins Frédérique Dumas, qui a désormais rejoint les rangs alliés de LaReM: l'UDI. "Je pense qu'on est une majorité un peu omnipotente, pléthorique qui n'a pas su créer ses propres garde-fous, ses propres contre-pouvoirs. J'ai pensé qu'on serait capable de le faire (...) On n'est pas capable de la faire, il faut les créer de l'extérieur" car "il n'y a pas assez de contre-pouvoirs", explique-t-elle. 

Frédérique Dumas raconte avoir reçu des appels de parlementaires lui ayant confié: "On pense la même chose mais on osait pas le dire." 

"Il s'agit, bien sûr, de l'expression de déceptions profondes et les raisons de ce choix de quitter la majorité, que je fais avec tristesse, sont toutes mûrement réfléchies (...) J'ai fait part depuis des mois, et cela à tous les niveaux, de mes inquiétudes, puis de mes incompréhensions. Je n'ai pas été entendue. J'ai exprimé par ailleurs certains de mes désaccords publiquement. On me l'a reproché".
Jeanne Bulant