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Annonces de Jean Castex: la classe politique balance entre stupéfaction et exaspération

Jean Castex a pris la parole ce vendredi soir à l'Élysée à l'issue d'un Conseil de défense sanitaire. La classe politique, l'opposition en tête, a réagi.

Le gouvernement a tranché... il pense encore pouvoir "se donner une chance d'éviter le confinement". Prenant la parole ce vendredi soir à l'issue d'un Conseil de défense sanitaire surprise organisé à partir de 18h à l'Élysée, Jean Castex a ainsi écarté d'emblée la solution forte. Il a en revanche listé des mesures "complétant" un couvre-feu aux "effets réels mais insuffisants".

Ces décisions vont de l'interdiction quasi totale des voyages entre la France et les pays hors de l'Union européenne, à la fermeture des centres commerciaux non alimentaires d'une surface de plus de 20.000 mètres carré dès dimanche, en passant par une sévérité accrue à l'égard des fraudeurs aux règles du couvre-feu. Les personnalités politiques ont réagi aussitôt sur Twitter.

Droite et extrême droite regrettent "le temps perdu"

Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, a écrit: "Que de temps perdu pour se décider finalement, en catastrophe, à la maîtrise des frontières et à des contrôles renforcés... Depuis le début, sans être écoutés, nous disons que c’est l’un des moyens les plus efficaces pour ralentir l’épidémie."

Le député élu dans les Alpes-Maritimes, Éric Ciotti, figure des Républicains, a emprunté un angle similaire: "Il aura fallu un an à ce gouvernement pour engager la fermeture des frontières! Que de temps perdu "

Pour la gauche, l'exécutif se trompe de priorité

Olivier Faure, patron du Parti socialiste et député élu en Seine-et-Marne, a pour sa part publié:

"Que chacun juge des annonces de Jean Castex. Le graph ci-dessous a été remis hier aux présidents de groupe: sans coup de frein début avril nous serons à 250.000 Covid-19 par jour, 1,8 million par semaine! 'Se donner une chance', c’est retarder la diffusion du variant pas différer les décisions."

Julien Bayou, secrétaire nationale d'Europe Ecologie - Les Verts, a lui aussi condamné l'allocution du chef de gouvernement: "À choisir l'économie au lieu de la santé, le gouvernement nous fait perdre sur les deux tableaux. Au lieu de faire primer l'objectif santé, il continue de supprimer des lits dans les hôpitaux! Paris Nord, Nancy, Nantes, Nord Essonne. Inaptes".

Jean-Luc Mélenchon, leader de la France insoumise et député élu dans les Bouches-du-Rhône, a lui déploré: " Encore du temps perdu. Quand va-t-on enfin planifier des alternatives au confinement? Quand va-t-on avoir des vaccins à produire sous licence libre?"

"Le gouvernement ne sait plus trop où il va", a aussi vilipendé sur BFMTV le député insoumis Éric Coquerel. "Ça a été un mauvais feuilleton toute la semaine. A priori Jean Castex était favorable à un reconfinement, et manifestement toute la semaine ça a été des vagues hésitations, pour qu'au final ce soit la décision de M. Macron qui l'emporte".

Le soutien solennel de la majorité

De son côté, Christophe Castaner, chef du groupe La République en marche à l'Assemblée nationale, a bien sûr épaulé le gouvernement: " Nous savons trop l'impact qu'aurait un nouveau confinement, en particulier pour les plus fragiles. Tout faire pour protéger les Français, sans mettre le pays sous cloche: c'est tout le sens des mesures prises ce soir, en responsabilité. Restons vigilants."

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV