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Amnesty International s'alarme de violences policières en France

Amnesty International s'alarme dans son rapport annuel des allégations de violences policières et d'usage excessif de la force en France. L'organisation de défense des droits de l'homme critique aussi la supposée légèreté des enquêtes sur les faits impliq

Amnesty International s'alarme dans son rapport annuel des allégations de violences policières et d'usage excessif de la force en France. L'organisation de défense des droits de l'homme critique aussi la supposée légèreté des enquêtes sur les faits impliq - -

PARIS - Amnesty International s'alarme dans son rapport annuel des allégations de violences policières et d'usage excessif de la force en France....

PARIS (Reuters) - Amnesty International s'alarme dans son rapport annuel des allégations de violences policières et d'usage excessif de la force en France.

L'organisation de défense des droits de l'homme critique aussi la supposée légèreté des enquêtes sur les faits impliquant les policiers. "Les procédures disciplinaires et les enquêtes judiciaires sur de tels incidents continuent d'être loin des standards internationaux", lit-on dans le document.

Amnesty critique par ailleurs la politique d'expulsion d'immigrés et de demandeurs d'asile, soulignant que des mineurs non accompagnés et des Afghans ont été renvoyés chez eux, alors que leur pays est en guerre.

L'organisation estime que la mise en place de nouveaux fichiers de police visant des personnes non condamnées laisse craindre une atteinte à la présomption d'innocence.

Le projet de réforme de la justice avec la suppression du juge d'instruction "menace d'affaiblir le contrôle indépendant des forces de l'ordre", dit le rapport.

Au rayon des soupçons de bavures policières, Amnesty détaille trois cas qui montrent selon l'organisation que les enquêtes sur ces faits sont loin d'être satisfaisantes.

Dans le premier, il est remarqué qu'un examen médico-légal du corps d'Abou Bakari Tandia, un Malien sans papiers mort en garde à vue en janvier 2005 à Courbevoie (Hauts-de-Seine), a conclu qu'il avait été victime de violences et a écarté la thèse des policiers selon lesquels il s'était jeté contre un mur.

Bien que le parquet ait demandé un complément d'enquête, rien n'était encore fait fin 2009, remarque Amnesty.

UN BON POINT POUR GUANTANAMO

Les investigations sont toujours en cours également concernant le décès d'Abdelhakim Ajimi à Grasse en 2008, après son arrestation par la police, note Amnesty, qui relève qu'une autopsie a pourtant conclu qu'il était mort par suffocation du fait de l'usage de la force policière.

Enfin, Amnesty insiste sur le cas d'Ali Ziri, un Algérien de 69 ans de passage en France, mort à Argenteuil en juin 2009 après son arrestation par la police.

Le parquet avait classé l'affaire mais un juge d'instruction a fait réaliser une nouvelle autopsie qui a mis au jour des lésions, laissant penser à une mort par asphyxie en raison de violences policières. La procédure est en cours mais les policiers n'ont pas été suspendus, souligne Amnesty.

Au chapitre de la politique de l'immigration, Amnesty déplore l'opération menée en septembre 2009 contre la "jungle" de Calais et les campements sauvages d'immigrés afghans. Il est remarqué que les 140 adultes arrêtés ont été libérés mais laissés sans abri puisque leur campement a été détruit.

L'organisation accorde par ailleurs un bon point à la France en soulignant qu'elle a accueilli deux détenus algériens libérés de la prison américaine de Guantanamo à Cuba, que leur pays refusait de laisser revenir, bien qu'ils soient blanchis des accusations de terrorisme.

Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse