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Politique

Alexandre Benalla bientôt entendu par la commission d'enquête parlementaire?

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- - THOMAS SAMSON / AFP

A l'aube d'une deuxième semaine d'enquête, le Sénat a ouvert pour la première fois la porte à une audition d'Alexandre Benalla à la rentrée.

Les parlementaires vont-ils accepter la main tendue d'Alexandre Benalla? A l'aube de cette deuxième semaine d'enquête parlementaire, le président de la commission sénatoriale, Philippe Bas, vient en tout cas de changer son fusil d'épaule.

Le sénateur LR excluait jusqu'ici de convoquer le principal intéressé à deux motifs: pour préserver une stricte séparation des pouvoirs d'une part, pour garantir les droits de la défense et éviter qu'Alexandre Benalla ne témoigne contre lui même d'autre part. Or, Philippe Bas a annoncé ce matin qu'il envisageait désormais d'entendre l'ex-homme de main d'Emmanuel Macron, mis en examen pour "violences en réunion".

Selon lui, les récentes déclarations à la presse de ce dernier changent la donne. Ce week-end, dans un entretien au Journal du Dimanche, Alexandre Benalla a affirmé avoir "plutôt envie" de s'expliquer devant les parlementaires.

"Nous verrons à la rentrée"

"Monsieur Benalla, à l'occasion d'un entretien dans un journal, a fait savoir son envie, je reprends ses termes, d'être auditionné par notre commission. Je m'entretiendrai avec notre rapporteur, nous aurons une discussion interne à la commission et nous verrons à la rentrée ce qu'il convient de faire", a déclaré Philippe Bas ce lundi matin, avant le début de l'audition du préfet des Hauts-de-France, Michel Lalande. 

Un peu plus tôt sur RFI, le co-rapporteur de la commission d'enquête sénatoriale, Jean-Pierre Sueur, arguait: "Nous sommes très attachés au respect de la Constitution et une commission d'enquête parlementaire ne peut pas traiter des faits dont la justice s'est saisie. Donc il ne faut pas qu'on empiète sur l'enquête judiciaire, et c'est pourquoi le président a été réticent bien que la question lui ait été posée".

Relancer le feuilleton Benalla après les vacances

Le calendrier des auditions reste pour le moment inchangé. Mais on voit mal pourquoi le Sénat, où l'opposition est majoritaire, se priverait d'auditionner Alexandre Benalla à la rentrée. L'audition du principal intéressé serait en effet un bon moyen de relancer ce feuilleton qui embarrasse tant l'exécutif après les vacances du Parlement, censées débuter mercredi.

Une question demeure: l'Assemblée nationale, qui a la semaine dernière donné un coup d'arrêt à ses auditions jugeant leur poursuite "inutile", pourrait-elle les reprendre pour auditionner Benalla en personne? L'inverse risquerait de renforcer les soupçons de l'opposition, qui accuse les députés LaREM majoritaires de vouloir protéger Emmanuel Macron en étouffant l'affaire.

Une chose est sûre: l'affaire devrait continuer à occuper les travaux du Parlement jusqu'à la fin de session, avec l'examen des motions de censure de droite et de gauche à l'Assemblée mardi.

C.R. avec Thomas Soulié