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Alain Juppé propose de dialoguer avec les Frères musulmans

La France a réitéré son offre de dialogue avec tous les mouvements islamistes qui respectent la démocratie et renoncent à la violence pour tenir compte de la nouvelle donne dans les pays arabes. "Nous sommes prêts à parler à tout le monde", a déclaré mard

La France a réitéré son offre de dialogue avec tous les mouvements islamistes qui respectent la démocratie et renoncent à la violence pour tenir compte de la nouvelle donne dans les pays arabes. "Nous sommes prêts à parler à tout le monde", a déclaré mard - -

PARIS (Reuters) - La France a réitéré mardi son offre de dialogue avec tous les mouvements islamistes qui respectent la démocratie et renoncent à la...

PARIS (Reuters) - La France a réitéré mardi son offre de dialogue avec tous les mouvements islamistes qui respectent la démocratie et renoncent à la violence pour tenir compte de la nouvelle donne dans les pays arabes.

Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, avait déjà amorcé samedi dernier un virage dans la politique arabe de la France en annonçant lors d'un colloque au Quai d'Orsay que Paris était prêt à ce dialogue sous condition.

"Nous sommes prêts à parler à tout le monde", a-t-il expliqué mardi à la presse diplomatique. "Parlons à tous, parlons aux Frères musulmans".

Cette organisation panislamiste née en 1928 a été interdite ou a vu ses activités sévèrement limitées dans des pays comme la Syrie et l'Egypte. En 1992, François Mitterrand avait soutenu la dissolution du Front islamique du salut (FIS), qui venait de remporter une éclatante victoire aux élections algériennes.

Pour expliquer le revirement de la France, Alain Juppé a déclaré que les régimes autoritaires en place dans les pays arabes avaient présenté les mouvements islamistes comme le "diable" pour justifier leur répression, comme en Tunisie.

"Nous les avons crus et nous avons vu le résultat", a-t-il dit en estimant qu'il ne fallait pas considérer que "les Frères musulmans sont tous des terroristes".

Il a pris pour exemple l'AKP (Parti de la justice et du développement), un parti islamo-conservateur au pouvoir en Turquie depuis 2002 qui négocie l'entrée du pays dans l'Union européenne et est souvent considéré en Occident comme l'équivalent des partis démocrate-chrétiens européens.

En outre, a-t-il ajouté, l'offre de la France est similaire à celle que les Occidentaux proposent aux taliban en Afghanistan, où ils sont invités à négocier en échange d'un renoncement à la violence et du respect de la démocratie.

Dans tous les pays arabes qui ont connu des bouleversements ces derniers mois, comme la Tunisie et l'Egypte, les islamistes rivalisent en outre de professions de foi démocratiques.

Alain Juppé a donné pour instruction aux ambassadeurs de France dans les pays arabes d'élargir le spectre des interlocuteurs de la France à l'ensemble des sociétés civiles.

Lors du colloque de samedi dernier, il avait lancé un avertissement à tous les régimes répressifs. "Désormais, tous les gouvernements savent qu'ils doivent laisser leurs citoyens faire entendre leur voix. Tous savent qu'on ne réprime plus impunément les aspirations légitimes d'un peuple", avait-il dit.

Yves Clarisse, édité par Gilles Trequesser