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Alain Juppé en Egypte pour redorer le blason français

Alain Juppé est attendu samedi soir au Caire pour une visite officielle de 24 heures, avec la mission de redorer le blason de la diplomatie française dans une région du monde en pleine ébullition. /Photo prise le 28 février 2011/REUTERS/Régis Duvignau

Alain Juppé est attendu samedi soir au Caire pour une visite officielle de 24 heures, avec la mission de redorer le blason de la diplomatie française dans une région du monde en pleine ébullition. /Photo prise le 28 février 2011/REUTERS/Régis Duvignau - -

PARIS (Reuters) - Alain Juppé est attendu samedi soir au Caire pour une visite officielle de 24 heures, avec la mission de redorer le blason de la...

PARIS (Reuters) - Alain Juppé est attendu samedi soir au Caire pour une visite officielle de 24 heures, avec la mission de redorer le blason de la diplomatie française dans une région du monde en pleine ébullition.

Le nouveau ministre français des Affaires étrangères devra faire oublier les errements diplomatiques et les polémiques entourant Michèle Alliot-Marie, qu'il a remplacé mardi au Quai d'Orsay, un poste qu'il avait déjà occupé de 1993 à 1995.

En plein soulèvement arabe, dont il entend soutenir les aspirations démocratiques, Alain Juppé réserve donc son premier voyage à l'Egypte, que la France aide à rapatrier ses réfugiés de Libye via l'île tunisienne de Djerba.

"Je serai au Caire dimanche pour manifester notre solidarité à tous les peuples de la région", annonçait-il mercredi lors des questions d'actualité à l'Assemblée nationale.

L'un des moments forts de ce déplacement devrait être la rencontre avec "la coalition des jeunes de la révolution", actrice du soulèvement populaire qui a conduit au départ du président égyptien Hosni Moubarak.

La rencontre pourrait avoir lieu sur la très symbolique place Tahrir selon des sources françaises. Le ministre veut "écouter et échanger avec eux sur le processus de transition démocratique en cours", a déclaré vendredi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero.

Des entretiens sont prévus avec le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées et le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, de même qu'une rencontre avec la communauté française du Caire.

Alain Juppé donnera une conférence de presse avant de repartir, dimanche en fin d'après-midi.

"ÊTRE À LEURS CÔTÉS"

D'autres rendez-vous pourraient être pris en fonction de la situation, qui évolue rapidement - Essam Charaf a été nommé jeudi par l'armée pour former un nouveau gouvernement en remplacement d'Ahmed Chafik, lui-même désigné par le président déchu Hosni Moubarak.

"Laissons les Egyptiens prendre les décisions qui leur conviennent, qui leur appartiennent, à un rythme qui est le leur. Pour nous, il est important d'être à leurs côtés", a souligné Bernard Valero.

Ce voyage sera l'occasion de faire le point sur l'aide humanitaire apportée par la France, qui a loué six avions pour organiser un pont aérien entre l'île tunisienne de Djerba.

Selon Bernard Valero, le chiffre de 2.000 réfugiés évacués en deux jours devrait être atteint vendredi soir, sur un premier objectif d'environ 5.000.

Quant au Mistral, bâtiment de la Marine nationale d'une capacité de 900 personnes, il quittera Toulon dimanche en direction de la Tunisie.

Un "effort de mobilisation solidaire", selon les termes de Paris, que le ministre français mettra en avant au Caire.

Le voyage se déroule sur fond de crise libyenne, où le régime de Mouammar Kadhafi continue de réprimer la population.

L'incertitude prévaut aussi en Tunisie, dans l'attente d'un nouveau gouvernement un mois et demi après la fuite de l'ancien président Zine ben Ali.

Critiquée pour avoir passé ses vacances de fin d'année dans ce pays alors que la "révolution de jasmin" était déjà en marche, Michèle Alliot-Marie n'a pu y retourner, laissant ce soin à ses collègues de l'Economie et des Affaires européennes Christine Lagarde et Laurent Wauquiez.

Alain Juppé "se rendra bien entendu en Tunisie à une date qui reste à déterminer", selon Bernard Valero. "La France souhaite une transition rapide et pacifique dans ce pays. Elle se tient naturellement aux côtés du peuple tunisien dans cette période cruciale de son histoire".

Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse