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Al-Assad qualifié de "boucher" par Valls: la profession vent debout

Les bouchers français demandent à Manuel Valls de ne plus utiliser le nom de leur profession pour qualifier le président syrien.

Les bouchers français demandent à Manuel Valls de ne plus utiliser le nom de leur profession pour qualifier le président syrien. - Eliot Blondet - AFP

Invité par BFMTV et RMC, le Premier ministre, Manuel Valls, avait qualifié le président syrien de "boucher", " responsable de la mort de plusieurs dizaines de milliers de personnes". Un qualificatif qui passe mal auprès de la profession qui a demandé dans un communiqué à ce qu'on arrête d'utiliser ce "mot sacré" pour parler d'un "criminel".

Une formule choc qui a fait mouche... mais pas de la façon souhaitée. Jeudi matin, le Premier ministre, invité par BFMTV et RMC, était interrogé sur la rencontre entre quatre parlementaires français et le président syrien, Bachar Al-Assad. Qualifiant ce rendez-vous de "faute morale", Manuel Valls avait alors qualifié le président syrien de "boucher". 

Un terme qui passe mal auprès de la profession. Dans un communiqué, la Confédération française de la boucherie s'inquiète, vendredi, de l'utilisation de ce mot pour qualifier Bachar Al-Assad, responsable de la mort de plusieurs milliers de morts dans son pays.

"Encore une fois le manque de respect d'un homme politique est confondant d'ignorance", s'insurge les représentants des bouchers de France.

Un "mot sacré"

Les représentants de la profession appellent directement le Premier ministre à ne plus utiliser ce "mot sacré" pour définir un "criminel". 

"Monsieur le Premier ministre, pouvez-vous cesser de désigner quelqu'un que vous tenez pour un criminel d'employer ce mot sacré pour les 80.000 personnes qui travaillent dans ce métier", peut-on lire dans le communiqué.

La confédération a reçu un soutien politique vendredi en la personne de Christine Boutin. Alors en visite au Salon de l'Agriculture, la présidente du Parti chrétien-démocrate (PCD) a jugé que l'utilisation du terme "boucher" était "déplacé" au micro de Sud Radio

"C’est en parlant que je me rends compte qu’il faut faire attention à ce qu’on dit, le terme de boucher est par nature inappropriée. C'est un dictateur Monsieur Assad, d'abord", a détaillé Christine Boutin. 

Interrogée sur le sujet, la président du PCD a insisté sur la nécessité de "rétablir un dialogue" avec Bachar Al-Assad, le seul à même de protéger les Chrétiens d'Orient. 

J.C.