Affaires Hulot et Darmanin: Autain dénonce le "deux poids deux mesures" du gouvernement
Invitée d'Apolline de Malherbe ce dimanche pour Et en Même Temps, Clémentine Autain a dénoncé l'attitude du gouvernement vis-à-vis de ses ministres mis en cause dans des affaires judiciaires. Alors que l'exécutif et plusieurs ministres ont apporté leur soutien à Gérald Darmanin puis à Nicolas Hulot, visés tous deux par une plainte pour viol, la députée de la France insoumise a regretté ce qu'elle appelle le "deux poids deux mesures" du gouvernement.
"Quand il y a eu des soupçons d'emplois fictifs, même pas d'enquête ouverte, il y a trois ministres qui ont pris la porte du gouvernement, souvenez-vous, c'était Richard Ferrand, François Bayrou et Marielle de Sarnez. Là il s'agit de faits qui concernent l'atteinte à la dignité des personnes et des crimes. Il y a deux poids deux mesures de la part du gouvernement et je pense que l'attitude n’est pas cohérente", a estimé l'élue de Seine-Saint-Denis.
Séparation des pouvoirs
Selon elle, au nom du respect de la séparation des pouvoirs, le gouvernement n'avait pas à se prononcer sur les cas de Gérald Darmanin et de Nicolas Hulot de la sorte.
"Si vous dites que la justice doit faire son travail, alors le gouvernement n’a pas à faire de commentaires pour dire qu’il a confiance. Si on veut qu’il y ait une séparation des pouvoirs dans notre pays, et que cela soit respecté, le Premier ministre et les ministres n’ont pas à prendre part dans cette affaire-là", a poursuivi Clémentine Autain.
Interrogée par ailleurs sur la tribune publiée par Marlène Schiappa dans le JDD ce dimanche, la députée a regretté un "défaut de cohérence". "Je regrette qu'elle ne prenne pas en compte la prescription", a-t-elle expliqué. La plainte pour viol a été déposée contre Nicolas Hulot en 2008, onze ans après les faits, et un an après le dépassement du délai de prescription, ce qui a conduit à son classement sans suite.
Le "défaut de cohérence" de Marlène Schiappa
La secrétaire d'Etat en charge de l'égalité hommes-femmes s'apprête à défendre l'allongement du délai de prescription dans les cas de violences sexuelles, qui pourrait passer de 10 à 20 ans, dans le cadre du projet de loi contre les violences sexuelles. Clémentine Autain a donc regretté que Marlène Schiappa ne se prononce pas sur ce point précis dans le cas de Nicolas Hulot.
Elle a cependant condamné fermement le fait que le nom de la plaignante ait été dévoilé sans son consentement, rejoignant en cela le point de vue de Marlène Schiappa.