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Affaire Karachi : le PS attaque Sarkozy à l'Assemblée

Le Parti socialiste a mis en cause mercredi Nicolas Sarkozy à l'Assemblée concernant l'enquête judiciaire sur une possible corruption lors de la présidentielle de 1995, au moment où l'ex-ministre UMP Renaud Donnedieu de Vabres était en garde à vue. /Photo

Le Parti socialiste a mis en cause mercredi Nicolas Sarkozy à l'Assemblée concernant l'enquête judiciaire sur une possible corruption lors de la présidentielle de 1995, au moment où l'ex-ministre UMP Renaud Donnedieu de Vabres était en garde à vue. /Photo - -

Le PS a mis en cause Nicolas Sarkozy à l'Assemblée à propos de l'enquête judiciaire sur une possible corruption lors de la présidentielle de 1995. La séance a été suspendue.

PARIS (Reuters) - Le Parti socialiste a mis en cause mercredi Nicolas Sarkozy à l'Assemblée concernant l'enquête judiciaire sur une possible corruption lors de la présidentielle de 1995, au moment où l'ex-ministre UMP Renaud Donnedieu de Vabres était en garde à vue.

La députée socialiste Delphine Batho a déclaré en séance que Nicolas Sarkozy, porte-parole de la campagne d'Edouard Balladur et ministre du Budget en 1994, avait autorisé la création de sociétés offshore au Luxembourg, canal supposé de la corruption.

"Beaucoup d'indices démontrent que les rétrocommissions présentent des liens avec le financement illégal de la campagne Balladur dont Nicolas Sarkozy était porte-parole", a-t-elle dit.

Le président du groupe PS Jean-Marc Ayrault a ensuite reproché au président de l'Assemblée Bernard Accoyer d'avoir empêché l'élu Bernard Cazeneuve, rapporteur d'une mission d'information sur l'affaire, de s'exprimer à la tribune.

"Vous vous êtes conduit en partisan UMP et non en président de la représentation nationale", a dit Jean-Marc Ayrault. La séance a été ensuite brièvement interrompue.

Delphine Batho a également rappelé que Brice Hortefeux, ancien ministre de l'Intérieur, faisait l'objet d'une enquête de police incidente dans ce dossier après l'interception d'une communication téléphonique avec un des mis en cause, Thierry Gaubert, où il le prévenait que son épouse l'accusait.

"Malgré les entraves à la justice, à l'évidence, l'affaire Karachi concerne Nicolas Sarkozy. Ma question est la suivante : que savait et qu'a été le rôle de Nicolas Sarkozy, ministre du Budget à l'époque ?", a demandé la députée.

Le ministre UMP de la Justice Michel Mercier n'a pas répondu directement mais a dit s'en remettre à l'enquête, soulignant que l'ex-ministre UMP Renaud Donnedieu de Vabres était à ce moment même en garde à vue dans l'affaire.

"C'est la preuve que la justice travaille librement. Les magistrats conduisent leur enquête en toute liberté, en toute autonomie et en toute responsabilité", a dit Michel Mercier.

"Le gouvernement n'intervient pas dans le cours de la justice. Les magistrats travaillent librement. Vouloir instruire ici le procès, c'est mélanger les genres et nier l'indépendance de la justice", a-t-il ajouté.

Les juges enquêtent sur le possible détournement de commissions versées en marge de deux contrats d'armement au Pakistan et en Arabie saoudite. Un lien avec un attentat ayant tué onze Français à Karachi en 2002 est envisagé.

Thierry Lévêque, Elizabeth Pineau et Emile Picy, édité par Patrick Vignal