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Politique

Affaire Bettencourt : l'étau se resserre autour de Sarkozy ?

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En pleine campagne électorale, les révélations se multiplient sur l'affaire Bettencourt et ses ramifications politiques. La justice semble progresser à grands pas sur la question d'un possible financement illicite de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.

Depuis quelques mois déjà, à Bordeaux, le juge d'instruction Jean-Michel Gentil s'intéresse de près au financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Il essaye de savoir si l'argent de Liliane Bettencourt a servi à financer de manière illégale la campagne de Nicolas Sarkozy.

« Sarkozy a encore demandé de l'argent. J'ai dit oui »

Jean-Michel Gentil a déjà épluché les comptes des Bettencourt et les retraits effectués en Suisse sur des comptes cachés. Le juge s'intéresse notamment à deux retraits de 400.000 euros effectués par le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt ; l’un d’eux coïncidant avec une visite d'Eric Woerth, à l'époque trésorier de l'UMP. L’autre retrait coïncide avec une petite phrase de Liliane Bettencourt mentionnée dans le carnet de son ami François-Marie Banier : « Patrice de Maistre m'a dit que Sarkozy avait encore demandé de l'argent. J'ai dit oui. »

« Des gens de tous bords viennent demander de l'argent »

Ce mercredi, le journal Le Monde révèle en effet que le juge en charge de l'affaire a sur son bureau les journaux intimes du photographe ami de Liliane Bettencourt. Le quotidien publie également les explications données le 26 janvier au juge Gentil par François-Marie Banier, qui minimise autant qu'il peut, de manière alambiquée, l'affirmation très simple mentionnée dans son carnet : « Pour cette demande d'argent, c'était une demande officielle car il y a toujours des demandes officielles pendant les campagnes. Il y a une somme officielle que l'on peut donner et il y a toujours des gens de tous bords qui viennent demander de l'argent à Liliane Bettencourt. »

« Sarkozy entendu, et pas que comme témoin » ?

Et pour Gérard Davet, journaliste qui signe l’article publié ce mercredi dans Le Monde, toutes ces révélations, « ça veut dire que cette affaire Bettencourt, qui a été étouffée pendant de longs mois, est aujourd’hui en train de sortir, grâce à un juge d’instruction qui fait un boulot extrêmement précis, méticuleux et surtout sans concession. Et du coup, effectivement, il y a aujourd’hui une affaire qui menace très sérieusement Nicolas Sarkozy. S’il était battu à l’élection présidentielle, nulle doute que le juge Gentil viendrait à l’entendre, et pas forcément uniquement comme témoin ».

La Rédaction, avec Stéphanie Collié