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Accusations de corruption dans la justice: Matthias Fekl répond au Front national

Matthias Fekl, ministre de l'Intérieur.

Matthias Fekl, ministre de l'Intérieur. - Capture BFMTV

Des personnalités frontistes ont avancé la piste d'une corruption d'enquêteurs par Le Monde après que, ce mercredi, le quotidien a dévoilé un mail écrit par Wallerand de Saint Just, trésorier du FN, à sa présidente en 2014 où il parlait de la nécessité selon lui de réaliser des "économies importantes grâce au parlement européen". Le ministre de l'Intérieur a rejeté sèchement ces accusations.

La controverse oppose désormais des personnalités du Front national et Matthias Fekl, le ministère de l'Intérieur. Ce mercredi, le journal Le Monde évoquait une "volonté" du Front national de "financement" via le Parlement européen. Le journal a publié sur son site des passages d'un mail écrit par Wallerand de Saint-Just à Marine Le Pen en juin 2014 où il parlait de réaliser des "économies importantes grâce au Parlement européen". Ce courriel a été saisi au cours de deux perquisitions en février 2016 et février 2017. Plusieurs dirigeants du Front national ont depuis réagi en avançant la thèse d'un achat de ce document par Le Monde auprès des enquêteurs en charge de ces perquisitions. Ces accusations ont suscité la colère de Matthias Fekl, le ministre de l'Intérieur. 

Sur notre antenne, celui-ci a ainsi condamné "avec clarté, avec la plus grande fermeté, les insinuations notamment du vice-président du Front national, jetant la suspicion sur les policiers, sur les forces de l’ordre. Ces insinuations sans aucune preuve ni fondement sont inacceptables et elles sont indignes d’un responsable politique. Elles sont une attaque massive contre notre état de droit et contre la démocratie."

Les attaques multiples du Front national

Le pensionnaire de la Place Beauvau faisait ici une référence très claire aux propos tenus ce jeudi par Florian Philippot sur BFMTV. Abordant la découverte faite par Le Monde, Florian Philippot s'était immédiatement interrompu: "Enfin Le Monde, c’est-à-dire un enquêteur de perquisition a donné au Monde peut-être contre de l’argent d’ailleurs, il y a peut-être un système de corruption derrière tout ça". Il avait encore martelé aussitôt après: "Un enquêteur a donné au Monde une pièce en violant le secret de l’instruction, peut-être contre de l’argent."

Le vice-président du Front national n'est pas un cas isolé sur cette ligne au sein de son parti. Ce vendredi, le sénateur-maire de Fréjus, David Rachline, utilisait, au micro de Laurent Neumann sur BFMTV, le même argumentaire, se demandant s'il n'y avait pas eu "des rémunérations contre ces documents". Mis en cause, Wallerand de Saint-Just avait également répondu par l'entremise d'un communiqué, cité ici par le site de L'Express, affirmant que les journalistes avaient obtenu les documents "grâce à une violation du secret de l'instruction sûrement grassement rémunérée".

Marine Le Pen veut porter plainte

Jeudi, le trésorier du Front national publiait aussi un communiqué faisant suite à un article de Mediapart assurant que le mouvement de Marine Le Pen avait adressé une troisième demande de prêt à une banque russe, en juin 2016:

"Les méthodes de ces bandits de la presse française sont encore révélées au grand jour : voler ou receler des documents et en tirer des interprétations ou conclusions dont la fausseté est telle que l’on sombre dans la bouffonnerie. (...) Les méthodes de Mediapart sont révélées, mais, sont aussi et à nouveau illustrées celles de certains policiers et de certains magistrats qui fournissent à ces gens peu scrupuleux des documents provenant de perquisitions judiciaires et probablement contre rémunération", a ainsi écrit Wallerand de Saint-Just. 

Marine Le Pen n'a pas repris elle-même l'angle d'attaque de ses soutiens mais a annoncé son intention de porter plainte contre le journal du soir. 
R.V.