Accord financier au civil à New York entre DSK et Diallo

Après un an et demi de procédures, la Cour suprême de l’Etat de New-York vient de mettre un point final au feuilleton DSK en annonçant un accord à l’amiable avec Nafissatou Diallo, dont le montant n’a pas été dévoilé. La femme de chambre du Sofitel de New-York renonce à toute poursuite contre l’ancien directeur du FMI.

Le feuilleton aura duré un an et demi, et vient tout juste de prendre fin. Lundi, un accord financier à l'amiable d'un montant non divulgué a été annoncé entre Dominique Strauss-Kahn et Nafissatou Diallo, mettant un terme aux poursuites engagées par la femme de chambre du Sofitel de Manhattan contre l'ancien directeur général du FMI pour agression sexuelle.
Lors d'une brève audience, le juge Douglas McKeon, de la Cour suprême de l'Etat de New York, a annoncé que les deux parties avaient conclu un accord, en précisant que les détails, y compris le montant de l'indemnisation que l'ancien patron du FMI pourrait verser à Nafissatou Diallo, ne seraient pas rendus publics. La procédure au pénal ayant été abandonnée l'an dernier en raison de contradictions dans les dépositions de la Guinéenne, l'accord conclu lundi soir met fin à un feuilleton judiciaire entamé le 14 mai 2011.

Une « faute morale »

Ce jour-là, dans une annonce qui a eu l'effet d'une bombe, la femme de chambre de 33 ans avait accusé l'ancien ministre français d'agression sexuelle dans une suite du Sofitel de Manhattan. Elle avait affirmé que le patron du FMI était sorti nu de la salle de bains de la suite, à 3 000 dollars la nuit, qu'il occupait dans l'hôtel et l'avait forcée à une fellation.
Dominique Strauss-Kahn, qui est âgé de 63 ans, avait admis une « relation inappropriée » et une « faute morale », mais démenti toute contrainte ou violence. L'affaire avait coûté à l'ancien ministre français de l'Economie son poste à la tête du Fonds monétaire international et ruiné ses chances de briguer dans son pays l'élection présidentielle du printemps 2012.

L'affaire du Carlton de Lille toujours en cours

Dominique Strauss-Kahn, qui n'était pas tenu d'être présent lundi, était représenté par ses avocats. Le juge avait en revanche ordonné à Nafissatou Diallo de se présenter à l'audience. Les avocats de Dominique Strauss-Kahn avaient démenti fin novembre que le chiffre de six millions de dollars d'indemnités versées à Nafissatou Diallo donné par la rumeur. Le juge McKeon a poussé de longue date à un accord financier, arguant que les deux parties ne gagneraient pas à un procès long et public, a écrit le New York Times, qui a révélé le projet d'accord. Les enquêteurs avaient d'abord eu foi dans les preuves, et notamment dans les prélèvements qui avaient montré une relation sexuelle. Mais ils ont renoncé à poursuivre au pénal en août 2011 en raison des problèmes de crédibilité de Nafissatou Diallo, avec notamment des incohérences dans son récit des faits initiaux. Le juge McKeon a aussi annoncé lundi que le procès intenté par la femme de chambre contre le New York Post concernant un article de ce tabloïd selon lequel elle était une prostituée avait également fait l'objet d'une transaction à l'amiable. Les termes n'en ont pas non plus été rendus publics.
Mais pour Dominique Strauss Khan, toutes les difficultés ne sont pas forcément derrière. Du côté français, l'ancien directeur général du FMI reste mis en examen pour « proxénétisme aggravé en bande organisée » dans l'affaire du Carlton de Lille depuis mars dernier. La défense de Nafissatou Diallo a suivi les développements de l'affaire du Carlton et n'aurait sans doute pas manqué de l'exploiter lors d'un procès civil à New York. La cour d'appel de Douai doit se prononcer sur une demande d'annulation de la mise en examen de DSK déposée par ses défenseurs. Les magistrats doivent se prononcer le 19 décembre.

M. Chaillot avec Reuters