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Politique

72 élus et anciens élus PS pour un "pôle de gauche indépendant de LaREM au sein de la majorité"

Ce pôle de gauche se constituerait autour du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, et du secrétaire d'État Olivier Dussopt

Ce pôle de gauche se constituerait autour du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, et du secrétaire d'État Olivier Dussopt - Stéphane de Sakutin - AFP

Les 72 signataires souhaitent "régénérer notre démocratie par la mobilisation des territoires et la participation citoyenne", face au repli identitaire et aux impératifs écologiques.

Élus, anciens élus issus du Parti Socialiste et sympathisants publient dans le Journal du Dimanche un "manifeste pour un pôle de gauche dans la majorité", afin de porter "une voix sociale et républicaine" attentive à "la réduction des inégalités et la laïcité". Cette tribune a été publiée en réaction au repli identitaire mais aussi aux impératifs écologiques.

Les 72 signataires de cette tribune entendent construire ce pôle indépendant de LaREM autour du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et du secrétaire d'État à la Fonction publique Olivier Dussopt, issus du PS.

"En tant que sociaux-démocrates longtemps marginalisés, nous nous sentons dépositaires d'une culture de gouvernement plus proche aujourd'hui du réformisme gouvernemental que de la dérive illibérale de la gauche protestataire", écrivent les signataires, dont le maire de Strasbourg Roland Ries ou l'ancien secrétaire d'État François Loncle.

"Le cap est le bon et la France est gouvernée"

Ces soutiens d'Emmanuel Macron, qui ont vécu "l'implosion" du PS et "la sanction électorale du grand écart de la gauche" lors du quinquennat Hollande, se disent "convaincus qu'il faut élargir la majorité présidentielle, la rendre plus pluraliste et y faire entendre fortement une voix sociale et républicaine".

Aujourd'hui, "le cap est le bon et la France est gouvernée", jugent-ils, "malgré de regrettables maladresses" et la nécessité, selon eux, de "régénérer notre démocratie par la mobilisation des territoires et la participation citoyenne."

Ils soulignent également que "la réduction des inégalités et la laïcité doivent rester au coeur de nos valeurs et de notre exigence républicaine". "L'impératif écologique et la transition énergétique, sauf à se heurter à des résistances violentes, nécessitent l'accompagnement plutôt que l'ostracisation des professions et des populations les plus exposées aux changements de notre modèle de croissance", ajoutent-ils, un an après le déclenchement de la crise des "gilets jaunes".

"Une éthique politique scrupuleuse"

Après cette crise qui a transformé le rapport des Français à la politique et à la démocratie, ils affirment la nécessité d'être "sans complaisance avec les mensonges du populisme" notamment, avec "en contrepartie une éthique politique scrupuleuse et un usage reconsidéré de la force publique lorsqu'elle est nécessaire".

Jean-Yves Le Drian est à la manoeuvre depuis plusieurs mois pour constituer une sensibilité de gauche, qui serait un pendant à "La République des maires" de l'édile d'Angers Christophe Béchu, orientée au centre-droit.

S. V. avec AFP