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Politique

6 milliards pour des autos... peu écolos !

En échange, le constructeur s'engage côté emploi : pas de fermeture d'usine, ni de licenciement ou de délocalisation. Côté écologie, zéro contrepartie !

En échange, le constructeur s'engage côté emploi : pas de fermeture d'usine, ni de licenciement ou de délocalisation. Côté écologie, zéro contrepartie ! - -

L'Etat prête des milliards à Renault et PSA Peugeot Citroën. Desquels il exige des contreparties pour l'emploi. Et l'écologie, alors ? Une « occasion manquée », selon notre spécialiste auto.

L'Etat vole au secours du secteur automobile français, accordant à Renault et PSA Peugeot Citroën un prêt de 6,5 milliards d'euros. Une aide conditionnée, bien entendu : en échange, les constructeurs auto s'engagent en effet à ne pas fermer d'usine en France, à ne pas licencier et à ne pas délocaliser à l'étranger la production de voitures vendues en France. Un "donnant-donnant" un peu « mou », selon Jean-Luc Moreau, spécialiste auto de RMC : « C'est bien, mais on a raté le coche : on aurait pu exiger des constructeurs un engagement écologique beaucoup plus fort. »

« Sarkozy aurait du faire comme Obama »

Citant en exemple l'engagement historique que Barack Obama vient de faire signer aux constructeurs américains, Jean-Luc Moreau poursuit : « Si le secteur privé n'a pas une contrainte derrière lui pour l'obliger à faire quelque chose, il ne le fait pas. Or, on est déjà confronté au problème du réchauffement climatique. C'était l'occasion de les contraindre - c'est ce qu'ont fait les Américains : Obama a dit "ok on vous débloque des milliards mais en contrepartie, vous signez des choses, vous faites des promesses, et on vérifiera qu'elles sont tenues". Les constructeurs américains ont signé un engagement - ce qui ne s'était jamais fait dans l'histoire de l'automobile aux Etats-Unis : un engagement pour réduire la consommation des voitures [ndlr, toutes les voitures en 2020 devront consommer moins de 6 litres aux 100]. Certes en France, nos voitures consomment moins, mais là c'était l'occasion de dire "ok on vous prête de l'argent mais à la condition que vous baissiez drastiquement les émissions de CO2". Qu'ils s'engagent par exemple d'ici 2015 à ce que l'ensemble de la flotte fasse moins de 100g de CO2. On est à peu près à 140g aujourd'hui, ce qui n'est pas suffisant. Tout le monde dit que l'Europe a pris des engagements mous en la matière. »

La rédaction