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40 ans après la loi Veil, l'IVG est "toujours un combat"

Manifestation à Paris contre le projet de loi remettant en cause le droit à l'avortement en Espagne.

Manifestation à Paris contre le projet de loi remettant en cause le droit à l'avortement en Espagne. - AFP

Claude Bartolone a rendu hommage, mercredi, à Simone Veil, pour les 40 ans de sa loi sur l'avortement, lors d'un déjeuner autour de "grands témoins de ce combat" dont des signataires du Manifeste des 343.

L'Assemblée nationale a adopté, mercredi, une proposition de résolution cosignée par tous les présidents de groupes pour réaffirmer le "droit fondamental à l'interruption volontaire de grossesse en France et en Europe".

Avant le vote, le président de l'Assemblée Claude Bartolone avait rendu hommage à Simone Veil lors d'un déjeuner autour de "grands témoins de ce combat" dont des signataires du Manifeste des 343 "je me suis fait avorter". Les ministres Marisol Touraine, Najat Vallaud-Belkacem, Pascale Boistard, la maire de Paris Anne Hidalgo, des députés et personnalités engagés pour l'égalité hommes-femmes et Valéry Giscard d'Estaing étaient également présents. 

"J'ai moi-même failli mourir quand j'avais 19 ans"

Catherine Arditi était présente à l'Assemblée. Quand elle a signé en 1971 le Manifeste des 343, elle jugeait "important que les femmes ne soient pas en proie à ces douleurs et ces souffrances" qu'elle avait malheureusement connues.

"J'ai moi-même failli mourir quand j'avais 19 ans", explique-t-elle aujourd'hui. L'actrice qualifie la loi Veil de" fondamentale" et regrette actuellement une "espèce de retour en arrière". "Je pense que rien n'est jamais acquis pour les femmes et il faut continuer à se battre", juge la sœur de Pierre Arditi.

"Nous étions des parias de la société"

Claudine Monteil avait 21 ans quand elle a participé à la rédaction du Manifeste des 343. Cette philosophe féministe se souvient des mots de Simone de Beauvoir après l'adoption de la loi: "N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question".

VGE voulait "mettre fin à un système barbare"

Valéry Giscard d'Estaing se remémore "un débat assez véhément". "On a complétement oublié ce qu'était la situation des femmes. Avant la loi, les femmes qui se faisaient avorter étaient automatiquement punies d'une peine de 6 mois ferme et le médecin qui avait pratiqué l'avortement était puni de la même peine", rappelle-t-il. "Seules les personnes qui avaient les moyens pouvaient trouver une solution", ajoute-t-il.

"Toujours un combat"

Le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, souligne "le courage et la volonté qu'il a fallu à l'époque à Valéry Giscard d 'Estaing et Simone Veil pour s'opposer à leur majorité", lors du vote de la loi légalisant l'avortement. 40 ans après son examen à l'Assemblée, le socialiste note que c'est "toujours un combat".

Le discours anti-avortement du député d'extrême droite Jacques Bompard, mercredi, rappelle que 40 ans après sa légalisation, l'avortement a toujours ses détracteurs. 

Karine Lambin