BFMTV
Politique

3 milliards d’euros pour les transports à Marseille

Le métro pourrait arriver jusqu'aux limites nord de Marseille.

Le métro pourrait arriver jusqu'aux limites nord de Marseille. - -

En déplacement à Marseille ce vendredi, Jean-Marc Ayrault a décliné un vaste plan d’aide de plusieurs milliards d'euros à la ville, à cinq mois des municipales.

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé ce vendredi à Marseille un vaste plan d'investissements, notamment trois milliards en faveur des transports, mais aussi des mesures sur l'emploi et la sécurité, avec pour « priorité » de « désenclaver les quartiers Nord » et faciliter les transports quotidiens, à cinq mois des municipales.
Cet « effort » sur les transports pourra « encore s'accroître lorsque l'agglomération se sera dotée d'une métropole et d'une approche globale et organisée des déplacements urbains », a expliqué le Premier ministre lors d'un discours à la préfecture de Marseille.
Principal projet de transport mis en avant, la réalisation d' « une gare souterraine à Saint-Charles (principal gare ferroviaire de Marseille, NDLR), soit 2,5 milliards d'euros d'investissement », mais aussi le doublement de la ligne ferroviaire Aix-Marseille, le soutien de l'Etat à la prolongation du métro pour désenclaver les quartiers Nord ou encore le transport automatique entre la gare de Vitrolles (Bouches-du-Rhône) et l'aéroport de Marignane.
La part de l'Etat proprement dite, dans la réalisation de cette gare, s'élèvera à 800 millions d’euros. Près de 370 millions d'euros seront affectés aux projets d'infrastructures ferroviaires, routières et d'accès au port, a précisé le chef du gouvernement.
Au total, 1,23 millliards de crédits d'investissement de l'Etat sont prévus pour la mobilité et les transports métropolitains.

«Le plus grand effort jamais effectué pour une ville française»

Signe du retard pris par l'agglomération en matière de transports : le chantier du doublement de la ligne Aix-Marseille avait été annoncé en 2001, sous le gouvernement socialiste de Lionel Jospin, puis suspendu par le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin (UMP).
Le contrat de partenariat pour la réalisation de la rocade L2+, en chantier depuis 20 ans sans qu'aucune section n'ait pu être mise en service, a été signé « début octobre », assure-t-on à Matignon.
Pour le député Patrick Mennucci, candidat socialiste pour les municipales de mars, ce plan représente « le plus grand effort jamais effectué pour une ville française ».
Outre les transports et les infrastructures, Jean-Marc Ayrault a annoncé un plan « d'urgence » avec des mesures concernant la sécurité (80 policiers supplémentaires début 2014), l'emploi (53 agents Pôle emploi en plus, 500 emplois d'avenir), la rénovation urbaine, dont les crédits iront en priorité aux quartiers « non traités », la santé (consultations médicales mises en place dans les centres sociaux) et l'éducation, le sport et les crèches (création de 1 000 places supplémentaires).

« On retient que des annonces ont été faites »

Le Premier ministre a voulu aussi rassurer sur le futur projet de métropole Aix-Marseille, qui prévoit la création d'une nouvelle entité se substituant aux six intercommunalités existantes.
Alors qu'une partie des maires des Bouches-du-Rhône, dont 109 sur 119 sont hostiles à la métropole, craignant de « fortes hausses de la fiscalité locale », s'étaient réunis devant la préfecture, le Premier ministre, dans une interview à La Provence, a tenté de déminer le terrain en prenant « engagement », sur la taxe d'habitation et la taxe foncière, que « l'harmonisation étalée sur 12 ans pour les ménages, soit insensible ». Il a annoncé 50 millions d'euros de dotation complémentaire pour la future métropole.
« On retient que des annonces ont été faites. On attend les preuves. On ne peut nier un changement de discours : ce qui a été dit est porteur d'un changement d'attitude », a réagi le maire de Mimet (Bouches-du-Rhône), Georges Cristiani, porte-parole de l'union des maires du département.

Mise en place de "boutons poussoirs" d'alerte pour les buralistes

Au-delà des spectaculaires règlements de compte (15 mortels depuis le début de l’année contre 19 à la même époque en 2012), les statistiques de la délinquance s'améliorent nettement à Marseille depuis le début de l'année.
Seule ombre au tableau, les braquages de bureaux de tabac explosent avec +80%, soit une cinquantaine d’attaques à main armée recensées en 2013 dans la cité phocéenne.
Selon une information RMC, pour lutter contre le phénomène, Jean-Marc Ayrault pourrait évoquer la mise en place de "boutons poussoirs" installés chez les buralistes et directement reliés aux services de police via des caméras. Une technique déjà expérimentée en région parisienne ou dans les Alpes-Maritimes mais qui pourraient être généralisée à Marseille. Une « bonne chose » pour Vincent Umile, buraliste et président du syndicat (des buralistes) des Bouches-du-Rhône. « Il faudra faire attention, dissimuler ce bouton et ne pas se faire voir. Si on le met en avant et qu’ils le savent, ça fera réfléchir certains braqueurs ». Mais pour lui « tout dépend du coût ». Travaillant « pour l’Etat »Il soumet l'idée d'une « subvention à hauteur de 80% par les douanes ».

|||Les "boutons poussoirs", efficaces pour protéger les buralistes ?

C. Béziau et avec L. Dian