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2017: Thierry Mandon lève le tabou d'une primaire à gauche

L’exercice de la primaire à gauche, qui s'est déroulé en 2011, va-t-il de nouveau avoir lieu pour 2017? Du côté du PS, le débat est ouvert.

L’exercice de la primaire à gauche, qui s'est déroulé en 2011, va-t-il de nouveau avoir lieu pour 2017? Du côté du PS, le débat est ouvert. - Fred Dufour - AFP

Pour Thierry Mandon, le Secrétaire d'Etat à la Réforme de l'Etat, il n'y a plus aucun doute: une primaire à gauche, "élargie aux radicaux, écologistes et à tous ceux qui voudront y participer" sera indispensable. Au risque de voir, sinon, le PS éliminé dès le premier tour de la présidentielle de 2017.

C'est un pavé dans la marre que vient de jeter Thierry Mandon. Le Secrétaire d'État à la Réforme de l'État, a jugé, ce mardi soir, "indispensable" une primaire "élargie aux radicaux, écologistes et tous ceux qui voudront y participer" pour que la gauche soit présente au second tour de l'élection présidentielle en 2017. Un fait inédit, de la part d'un membre du gouvernement. 

Le spectre du 21 avril 2002

Selon lui, l'objectif est d'éviter un autre 21 avril 2002, quand le candidat socialiste Lionel Jospin avait été éliminé dès le premier tour de la présidentielle, au profit de Jacques Chirac et de Jean-Marie Le Pen.

"Il vaut mieux que trois-quatre personnes (...) s'affrontent dans une primaire (...) plutôt que de dire 'y'aura pas de primaire' et qu'on fasse comme on a fait en 2002: un premier tour avec des candidats multiples à gauche, et résultat: on n'est pas au deuxième tour", a-t-il ajouté lors de l'émission "Preuve par 3" sur Public Sénat-AFP -Dailymotion.

Une première de ce côté du PS

C'est la première fois qu'un membre du gouvernement s'exprime publiquement sur l'opportunité d'organiser un tel rendez-vous. Jusqu'ici, la question d'une primaire au PS n'avait été soulevée par l'aile gauche du parti, les frondeurs du PS. Les autres membres du parti considérant, officiellement du moins, que la candidature du Président sortant, François Hollande, s'imposait d'elle-même, sans passer par une primaire, en 2017.

Interrogé sur le fait de savoir si François Hollande pourrait y participer, Thierry Mandon a répondu: "Oui, comme aux États-Unis, c'est l'occasion de ressourcement pour le Président sortant". "Le Président a besoin de ce ressourcement pour être revitalisé", a-t-il ajouté.

"La primaire, pour moi, elle est indispensable, pas pour faire du tir aux pigeons contre X ou Y, ou pour écarter telle candidature, y compris celle du président de la République s'il réussissait son quinquennat et qu'il voulait se représenter. Elle est indispensable parce que (...) ce que vous ne réglez pas dans une primaire, vous le retrouvez au premier tour de la présidentielle", a-t-il estimé.

Jean-Pierre Mignard également favorable à une primaire

Si on ne fait pas de primaire, "ça veut dire que vous diminuez les forces, les capacités de la gauche à être présente au 2e tour de la présidentielle", a insisté Thierry Mandon.

"Si nous ne retrouvons pas une autre manière de serrer les rangs, les extrêmes nous dévoreront", a abondé un autre socialiste, Jean-Pierre Mignard, très proche de François Hollande, sur le plateau de BFMTV, avant d'ajouter: "Je suis pour la primaire".

Egalement avec les écologistes et d'autres formations de gauche, comme l'a proposé Thierry Mandon? "Il faut qu'ils soient d'accord et il faut qu'on ait un débat pour savoir ce qu'on va faire au deuxième tour", a estimé Jean-Pierre Mignard. "Je serais content que ce débat, nous puissions l'avoir à l'intérieur d'une grande primaire à gauche: est-ce que oui ou non nous recherchons sur des points majeurs un pacte de gouvernement ou une coalition avec des formations qui sont de droite? Ce serait intéressant que les communistes, alliés stratégiques de De Gaulle en 45, nous répondent non. Quant aux écolos, en Allemagne ils n'hésitent pas à gouverner avec la démocratie chrétienne", a-t-il conclu.

En 2011, pour la première fois de son histoire, le PS avait organisé une primaire ouverte aux seuls radicaux.

Jé. M. avec AFP