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Police-Justice

Yvelines: faible pollution des eaux usées détectée dans la Seine après l'incendie d'un bâtiment Seveso

Capture BFM Paris

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Une centaine de kilos de poissons ont été retrouvés morts, après l'incendie d'une station d'épuration d'Achères classée Seveso. Les autorités assurent que les rejets ne présentent "pas de risque sanitaire" pour l'homme.

Une faible pollution par des eaux usées a été détectée dans la Seine, entraînant la mort de poissons, après l'incendie qui a ravagé mercredi un bâtiment de la station d'épuration d'Achères (Yvelines) classée Seveso, a-t-on appris vendredi auprès de la direction du site.

"Quelques dizaines de poissons" morts ont été retrouvés sur un bras mort de la Seine, en aval du point de rejet des eaux traitées par la station, a indiqué Yann Bourbon, directeur du site du Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne (Siaap), lors d'une conférence de presse aux abords du bâtiment sinistré.

"Une centaine de kilos en tout" de "petits poissons" ont été retrouvés morts depuis jeudi soir, précise Marine Renaudin, chef du service police de l'eau de la Direction régionale et interdépartementale de l'environnement et de l'énergie (DRIEE) d'Ile-de-France. Ils ont été victimes d'un manque d'oxygène après le rejet dans la Seine mercredi, entre 17h15 et 19h30, d'eaux peu retraitées. 

Odeur particulière, eau trouble

Des habitants de la commune de Conflans-Sainte-Honorine indiquent à BFM Paris avoir "senti une odeur particulière, anormale au moment de l'explosion", tandis que d'autres s'inquiètent que "la couleur de l'eau n'est pas normale, trouble et moins transparente que d'habitude".

Mais selon Yann Bourbon, ces rejets ne présentent par contre "pas de risque sanitaire" pour l'homme, l'eau de la Seine n'étant "pas à usage domestique".

Seuls 40% des eaux usées traitées

Le site d'Achères, l'un des six du Siaap en IDF, traite en temps normal 60% des eaux usées de l'agglomération parisienne, selon Jacques Olivier, directeur général du syndicat. Aujourd'hui, seuls "40% des eaux usées d'IDF sont traitées" à Achères et sur ces 40%, "la moitié est traitée correctement, l'autre moitié, traitée partiellement, est rejetée en Seine". Le problème sera réglé "dans les prochains jours", a-t-il assuré. Les eaux usées qui ne peuvent plus être retraitées à Achères ont été redirigées vers d'autres sites du Siapp.

Quelque 70 personnels se trouvaient sur place lors du départ de feu, qui a été précédé d'une explosion selon les pompiers. Aucun employé n'a cependant été blessé, a souligné Yann Bourbon. Jusqu'à 130 pompiers ont été mobilisés. Quelques dizaines restaient encore sur place vendredi pour refroidir totalement le bâtiment sinistré.

L'origine du sinistre inconnue

L'origine du sinistre reste inconnue, le coeur de la zone incendiée n'étant toujours pas accessible vendredi. Le feu a pris dans un grand bâtiment de 1000 m2 qui contenait du chlorure ferrique, destiné au traitement des eaux.

C'est la troisième fois depuis début 2018 qu'un incendie a lieu dans ce site sensible classé Seveso "seuil haut" en raison de risques toxiques. Mais il n'existe "pas de lien entre ces incendies", a assuré M. Bourbon. La préfecture a indiqué, elle, "s'interroger" sur ces incendies à répétition. La station d'épuration de Seine-Aval, créée en 1940 et qui s'étend sur 250 hectares, est l'une des plus grandes du genre en Europe.

Florian Chevallay, E.P avec AFP