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Police-Justice

Yvelines: 9 salariés de PSA jugés pour une "séquestration" à Poissy

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- - Samuel Kubani - AFP

En février 2017, les salariés se sont rendus dans le bureau d'un chef d'équipe de l'usine pour lui demander des comptes.

Neuf salariés du site de PSA Peugeot à Poissy (Yvelines), dont huit élus CGT, comparaissent jeudi 16 novembre dans l'après-midi devant le tribunal de grande instance de Versailles pour la "séquestration" en février 2017 d'un agent de maîtrise de l'usine automobile, ce qu'ils contestent.

Un rassemblement de soutien, organisé par la CGT, est prévu à 11 heures devant le palais de justice, en présence notamment de l'ex-candidat à la primaire socialiste Gérard Filoche, Pierre Laurent (PCF) et Nathalie Arthaud (LO), ainsi que de délégations de salariés des usines PSA et d'autres entreprises.

Les faits remontent au 17 février: vers 10 heures, un salarié de retour d'arrêt maladie après une opération se rend, avec huit délégués du personnel CGT, dans le bureau d'un chef d'équipe de l'usine pour discuter des conditions de son retour à l'emploi.

Versions différentes

Les deux parties ont alors des versions différentes des faits. Le chef d'équipe s'est "retrouvé séquestré, il a eu un choc psychologique important qui a justifié un arrêt de travail de deux mois", affirme à l'AFP son avocate, Me Hélène Clamagirand.

Le salarié, âgé d'une quarantaine d'années, a déposé plainte au cours de son arrêt maladie. Il s'agit d'un litige "entre salariés" et la direction n'est pas dans la procédure, a insisté l'avocate. "Il n'a pas été retenu. C'est un petit bureau et ils étaient nombreux", rapporte au contraire Me Marie-Laure Dufresne-Castets, qui va plaider la relaxe de ses clients

Les élus CGT sont venus "défendre" un salarié et "demander des comptes" .dans le cadre de leur mission syndicale, sans qu'il y ait eu violences, a-t-elle ajouté, précisant qu'ils ne sont restés que "17 minutes" dans ce bureau.

Jugés pour "arrestation, enlèvement, séquestration"

Les salariés seront jugés à 14H00 pour "arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivi d'une libération avant le 7e jour", et pour "violence commise en réunion suivie d'incapacité n'excédant pas huit jours".

Le rassemblement qui précède le procès vise à "défendre les libertés ouvrières et syndicales" et "faire de ce procès le procès des méthodes inacceptables de la direction", a affirmé à l'AFP Jean-Pierre Mercier, délégué syndical central CGT, qui critique une "criminalisation de l'action syndicale" dans le groupe au cours des derniers mois.

Début juillet, un délégué CGT de la même usine de Poissy, qui emploie 5.000 personnes, avait été condamné à six mois de prison avec sursis après une altercation avec un membre de l'encadrement. Farid Borsali a fait appel de cette condamnation. 

J.L. avec AFP