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Police-Justice

"Y'a bon Banania, y'a pas bon Taubira": l'abbé Beauvais relaxé

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L'abbé Xavier Beauvais a été relaxé mardi alors qu'il était poursuivi pour avoir lancé "Y'a bon Banania, y'a pas bon Taubira" lors d'une manifestation. Ancien curé de la paroisse intégriste de Saint-Nicolas du Chardonnet à Paris, il était poursuivi pour injure publique raciale, et le parquet, qui avait requis à son encontre une amende de 3.000 euros, va faire appel.

L'abbé Beauvais, qui officie aujourd'hui à la paroisse Saint-Pie X de Marseille, avait crié ce slogan le 20 octobre 2013 lors d'une manifestation contre la "christianophobie" à l'appel du mouvement Civitas. En soutane face à ses juges, il avait lors de l'audience, le 25 mars, soutenu que, n'ayant ni ordinateur ni téléphone portable, ne lisant pas les journaux, ne regardant pas la télévision, il ne connaissait pas la connotation raciste de l'ancien slogan de la marque de chocolat en poudre. Il entendait ainsi, avait-il expliqué, opposer la référence à la famille que représente pour lui Banania, à l'"élément de destruction de la famille" qu'est pour lui la loi Taubira sur le mariage homosexuel.

"Si les expressions 'y'a bon' et 'y'a pas bon' sont parfois perçues comme choquantes", a estimé le tribunal correctionnel de Paris, "leur caractère véritablement outrageant et raciste n'est toutefois pas totalement avéré, sauf à considérer, ce qui n'est pas démontré, qu'elles ne pourraient être employées que par des personnes de couleur noire". Comme l'avait fait valoir l'abbé Beauvais, il a connu "l'époque où le slogan incriminé ne faisait l'objet d'aucune controverse et était associé à un produit populaire présent dans quasiment tous les foyers français", ont estimé les juges.

Pour les juges, il n'était donc pas "nécessairement informé" que "la formulation retenue est non seulement critiquée depuis quelques années par plusieurs associations en raison de ses relents colonialistes et des stéréotypes racistes qu'elle véhiculerait, mais interdite depuis un arrêt de la cour d'appel de Versailles du 19 mai 2011".

la rédaction avec AFP