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Police-Justice

Vols à Roissy: de la prison avec sursis et des amendes pour les bagagistes

Aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, le 18 août 2014 (image d'illustration).

Aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, le 18 août 2014 (image d'illustration). - Kenzo Tribouillard - AFP

Les bagagistes qui avaient volé dans les valises des passagers à Roissy, ont été condamnés à des peines de prison avec sursis et des amendes. A la barre, ils ont dénoncé un système de vol généralisé.

Les 17 bagagistes jugés à Bobigny depuis mercredi ont écopé de deux à 15 mois de prison avec sursis et de 400 à 4.000 euros d'amende. Ils étaient soupçonnés d'avoir volé dans les valises des passagers d'Air France entre 2008 et 2011. Le tribunal est allé en deçà des réquisitions du parquet, qui avait demandé des peines allant jusqu'à un an de prison ferme à l'encontre de ces salariés de la société Europe Handling Roissy (EHR).

"Un soulagement" pour les accusés

"C'est un véritable soulagement : les juges ont tenu compte de la personnalité de ces hommes, insérés et pères de famille", qui avaient tous un casier judiciaire vierge, s'est réjouie auprès de l'AFP Malika Larbi, avocate de l'un des agents de piste, qui encouraient jusqu'à sept ans de réclusion. Lors des plaidoiries, les avocats de la défense avaient aussi fait valoir le manque de preuves matérielles, alors que 3.600 vols avaient été recensés par Air France sur la période concernée, pour un préjudice évalué à 176.000 euros. 

Les bagagistes dénoncent un système de vol généralisé

A la barre, l'ensemble des bagagistes ont reconnu de petits larcins, ou avoir joué les guetteurs. Et fait leur mea culpa, tout en incriminant leur employeur, responsable, selon eux, d'un système de vol généralisé. "Quand j'ai commencé, on nous disait, "si vous surveillez pas, vous n'aurez pas de CDD, pas de CDI". C'est comme ça qu'on se faisait aimer: on surveillait pendant que les anciens volaient, puis on se mettait à voler à notre tour. Et ça continue", a lancé au tribunal l'un des prévenus, qui avait intégré l'entreprise en 1999.

Argent liquide, parfums, vêtements de luxe, ordinateurs ou appareils photo: ils ont raconté comment ils volaient dans les soutes des avions moyen-courrier, tantôt protégés par un guetteur, tantôt cachés derrière un "mur de valises".

Le tribunal de Bobigny leur a par ailleurs interdit d'exercer de nouveau la profession d'agent de piste. Dans son réquisitoire, le procureur avait estimé que la société Europe Handling Roissy (EHR) était "parfaitement gangrénée". "Sur 100 agents de pistes, 17 ont été renvoyés devant le tribunal et tous les voleurs ne sont peut-être pas là", avait-il insisté. L'employeur des bagagistes et Air France s'étaient constitués partie civile.

la rédaction avec AFP