Volkswagen : une prime de 7200 euros pour chaque salarié allemand

Volkswagen va verser une prime de 7 200 euros à chacun de ses 100 000 salariés allemands. Le constructeur automobile allemand a également prévu d’investir en masse sur trois ans. Un succès qui « asphyxie » les constructeurs français.

Ca roule pour Volkswagen. Non content d’annoncer un bénéfice net de près de 22 milliards d'euros en 2012, soit le double du bénéfice de Total, le constructeur automobile allemand va verser une prime de 7 200 euros à chacun de ses 100 000 salariés allemands répartis dans six usines. C’est 300 euros de moins qu'en 2011, ce qui ramène tout de même la prime des salariés allemands à 14 700 euros sur deux ans, soit ce que gagne un smicard français en une année.Volkswagen a vendu près de 9 millions de véhicules dans le monde en 2012, soit presque deux fois plus que PSA et Renault réunis. Une réussite qui paraît insolente à côté de la baisse des ventes des constructeurs français comme PSA et Renault en Europe du sud, touchée par la crise économique.

« Les concurrents sont obligés de s’aligner »

Pour Pascal Pennec, journaliste au magazine Auto Plus, Volkswagen est en train d’asphyxier les constructeurs français. Ce qui fait la force du groupe, c’est sa présence mondiale, en particulier dans les pays très demandeurs en automobiles : « Volkswagen est numéro 1 ou 2 en Chine selon les années, ce qui lui permet d’engranger énormément de bénéfices. Les concurrents sont obligés de s’aligner sur les tarifs imposés donc autant PSA que Renault perdent de l’argent sur chaque voiture Volkswagen vendue sur le marché européen. Le constructeur allemand a prévu d’investir encore 50 milliards sur deux ou trois ans, c’est dire à quel point ils jouent dans une autre catégorie ». Et le groupe allemand compte bien devenir numéro 1 mondial d'ici 2018.

« Une même plateforme assemble jusqu’à 50 modèles différents »

Outre la Chine, le groupe allemand vend la plupart de ses véhicules dans les pays émergents, notamment en Amérique Latine où la demande est forte, mais aussi en Europe du Nord, plutôt épargnée par la crise. Autre point fort du constructeur allemand : le luxe. Volkswagen c'est douze marques, dont Skoda et Seat. Sans oublier Audi et Porsche, qui à elles seules représentent près de 50 % des résultats du groupe. Volkswagen excelle aussi dans la fabrication de ses voitures, puisqu’une même plateforme peut assembler jusqu'à cinquante modèles différents, ce qui diminue les coûts.
Martin Winterkorn, le patron de Volswagen, va quant à lui toucher 14,5 millions d'euros pour l'année 2012. C'est le patron le mieux payé du DAX, principal indice boursier allemand.

Claire Béziau, avec Johanne Burgelle