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Police-Justice

Vol Paris-Le Caire: à Roissy, des bagages sous haute surveillance

Alors que de nombreuses questions se posent encore sur le crash d'un Airbus A320 de la compagnie EgyptAir jeudi, BFMTV a pu pénétrer dans un des espaces les plus sensibles d'un aéroport: la zone de tri des bagages.

L'endroit est ultra-sécurisé, impossible d'y entrer sans montrer un badge ou être accompagné. La zone de tri des bagages de l'Aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle, à Roissy, est l'une des zones les plus sensibles de l'aéroport. Et avec 330.000 bagages qui y transitent chaque jour, les processus de sécurité y sont drastiques.

Contrôles mécaniques et humains

À Roissy, les valises passent par trois systèmes de contrôle de sécurité successifs. Elles sont d'abord scannées par une première machine à rayons X, et "une validation est réalisée par un agent de sûreté", explique l'adjudant Nicolas, de la Gendarmerie des transports aériens. Depuis le 11 septembre 2001, tous les bagages qui doivent voyager en soute passent par cette machine.

En cas de doute sur un bagage, celui-ci passe dans une autre machine de ce dispositif EDS (pour "Explosive detection system"), capable de détecter des connexions chimiques indiquant la présence d'explosifs. Au total, sur les deux aéroports parisiens (Roissy et Orly), plusieurs centaines d'équipements à rayons X sont installés.

Dernière étape, si nécessaire, l'inspection humaine. Le bagage suspect passe par un tomographe, un scanner très précis et fiable en trois dimensions, à un million d'euros pièce. Un agent de sûreté inspecte alors le contenu du bagage.

"Il y a souvent des doutes, mais qui sont levés assez rapidement parce que l'agent de sûreté a un œil assez aiguisé, et même très aiguisé", assure l'adjudant Nicolas.

Les employés tout aussi surveillés

Son service, la Gendarmerie des transports aériens, est une formation de la Gendarmerie nationale, spécialisée dans la sécurisation de la navigation aérienne. Ses personnels ont reçu une formation professionnelle aéronautique. À Roissy, ils encadrent notamment les agents de sécurité qui travaillent pour une compagnie privée.

Car les employés de l'aéroport, et notamment ceux qui assurent l'inspection des bagages, sont aussi surveillés que ces derniers. Chacun doit être muni d'un badge spécifique, régulièrement contrôlé par les gendarmes. Une contrainte supplémentaires, mais qui "rassure", selon certains employés. Le sésame est en effet accordé pour une durée de trois ans, après une enquête de police sur le salarié.

Malgré ces contrôles stricts, certains profils suspects passent entre les mailles des filets. Selon Aéroports de Paris, plus de 600 personnes se sont vues retirer leurs badges ou refuser son attribution ou son renouvellement depuis janvier 2015. Un mois après les attentats du 13 novembre, 70 personnes avaient perdu l'accréditation pour cause de "comportement suspect".

H. M. avec Myriam Alma et Olivier Boulenc